Il n’avait plus sa tête ? C’est quand même un vol
Il est parti en courant après avoir rendu les parfums. Vol, dit la juge. Son passé plaidait contre lui.
Publié le 17-11-2012 à 07h00
Ce ne sont que trois bouteilles de parfums, pour 42€, dans une supérette à petits prix. Mais le client, lui, sort de l’ordinaire. À 45 ans, il a déjà écopé de huit ans et trois ans de prison. Fils d’un proxénète pur et dur (dixit son avocat) et proxénète lui-même, il a trempé dans de gros dossiers d’organisation criminelle, de faillite frauduleuse de bar. Et aujourd’hui, il est marié mais le couple vit sur la mutuelle et se dit la cible, depuis trois ans, de menaces de mort de la part de l’ex de madame, qui était interné au moment du vol.
Son explication: arrivé aux caisses, il réalise être sans le sou alors qu'il a mis les bouteilles en poche. Dans le magasin, les boîtes vides abandonnées ont donné l'alerte. Avec son air louche (dixit le parquet), on l'interpelle comme suspect: il veut bien aller dans le bureau, y vide ses poches. Mais il part en courant et bouscule une employée en lui montrant le poing quand il entend parler de police. «J'étais distrait, très stressé à l'époque», dira-t-il. Et son avocat insistera, disant qu'« il était ailleurs».
Avec la plaque minéralogique, la police, rapidement, débarque chez lui et perquisitionne. Butin: un revolver chargé de sept cartouches et armé, des munitions, un coup-de-poing américain, un couteau à cran d’arrêt. On ne se refait pas? Il prétend qu’il ignorait la présence de l’arme à feu et sa femme soutient qu’elle lui appartenait, pour protéger de son ex son fils et sa famille. Il était également porteur d’un étui de pistolet et d’un cutter…
Le parquet réclamait contre lui six mois pour le vol et autant pour les armes illicites; trois mois contre l’épouse pour le revolver; et 550€ d’amende pour chacun. L’avocat a plaidé des peines de travail pour lui, une suspension du prononcé pour elle. Il a bien fait: la présidente Francine Bleret le condamne à deux fois 60 heures (ou deux fois six mois s’il ne les exécute pas), une peine qui agréait également le ministère public, et accorde la suspension simple à madame durant trois ans là où le parquet requérait 50 heures.