Maison en feu à Sberchamps: le propriétaire acquitté
On reprochait au propriétaire de cette maison de Sberchamps (Libramont) d’y avoir mis le feu pour escroquer l’assurance. Il est acquitté.
Publié le 16-03-2023 à 12h00 - Mis à jour le 16-03-2023 à 12h01
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On le soupçonnait d’avoir volontairement mis le feu à sa maison, pour toucher l’argent de l’assurance. Le Tribunal correctionnel de Neufchâteau acquitte le propriétaire. Un homme dévasté, qui a toujours plaidé son innocence, lui qui a tout perdu dans cet incendie.
Le feu avait ravagé cette grande maison située dans le centre du village de Sberchamps (Libramont), le 3 décembre 2020. Le propriétaire a été vu sur les lieux environ quinze minutes avant le début de l’incendie. Un incendie qui a pris très rapidement de l’ampleur, grâce à une fenêtre de toit grande ouverte. La maison était en vente depuis août 2020, au prix de 395 000 €. En septembre, le propriétaire modifiait son contrat d’assurance sur base de la valeur à reconstruire.
Aux yeux du Parquet, tout porte à croire que c’est bien le propriétaire qui a mis le feu à sa maison. Un an de prison et 4 000 € d’amende ont été requis.
"Des zones d’ombre subsistent"
Le Tribunal n’est pas de cet avis. "Certes, il y a des éléments interpellants relatifs au contexte général de l’incendie et aux circonstances factuelles dans lesquelles celui-ci s’est déclaré, est-il écrit dans le jugement, mais des zones d’ombre subsistent quant à son origine, qu’un examen minutieux du dossier répressif, y compris des rapports d’expertise, ne permet pas de lever."
Le Tribunal relève également qu’il existe des éléments à décharge du prévenu ou de nature à accentuer les zones d’ombre.
Des éléments soulevés par l’avocat du propriétaire, Me Jean-Charles Mottet. Le matin même de l’incendie, le proprio a fait une contre-proposition à 360 000 € à de potentiels acquéreurs. S’il avait mis le feu, il n’aurait pas laissé le chien de famille à l’intérieur et n’aurait pas garé sa camionnette à la vue de tout le village. Il a défendu avec force de conviction l’hypothèse d’un feu couvant. "Une hypothèse qui ne peut être totalement écartée ", relève le Tribunal.
Le propriétaire est donc acquitté au bénéfice du doute.
Il reste un volet civil
Une victoire sur le plan pénal, mais cette affaire comporte également un volet civil, avec de gros enjeux financiers.
Me Mottet avait pointé l’étrange absence de la compagnie d’assurances sur ce volet pénal, "alors qu’elle a toujours voulu charger la mule ", soulignait-il. "Elle a compris qu’il n’y avait rien dans le dossier répressif. Elle veut éviter un jugement d’acquittement où elle est partie prenante". Il avait plaidé pour un acquittement pur et simple afin de mettre son client dans la meilleure posture possible sur le volet civil. La bataille juridique n’est donc pas terminée.