Les attaques de loup se multiplient : des suspicions à Lamouline, Bertrix et Rouvroy
Après Montquintin et Rondu, des moutons ont été attaqués à Massul, Lamouline ou encore Bertrix. Le loup s’est-il finalement installé ?
Publié le 07-02-2023 à 18h37 - Mis à jour le 07-02-2023 à 18h48
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L’année 2023, une année maudite pour les éleveurs de moutons de la région ? C’est ce que l’on pourrait croire en observant les attaques subies par ces animaux depuis le début de l’année. Égorgés, tués ou blessés, les cas se multiplient aux quatre coins de la province.
En janvier, les villages de Montquintin et Rondu ont vu la mort de plusieurs moutons. Dans les deux cas, les analyses ont confirmé que le prédateur est bien un loup de lignée "germano-polonais".
Mais les éleveurs du Centre-Ardenne continuent à trembler. Après une attaque d’un mouton à Massul le 23 janvier dernier, c’est à présent à Lamouline et Bertrix que les attaques se poursuivent. Dans le village libramontois, un mouton mort et deux blessés ont été retrouvés par leur propriétaire ce 1er février. À Bertrix, c’est un bélier qui a été retrouvé mort le 2 février dernier.
Une autre attaque aurait été perpétrée ce week-end à Rouvroy mais le Réseau Loup n’est pas en mesure de confirmer l’information. De ces derniers faits, les analyses sont en cours mais tout porte à croire que ces attaques sont également l’œuvre du loup.
Mais pourquoi le mouton est-il autant la victime des passages du célèbre prédateur ? "Dans nos régions, nous retrouvons essentiellement des élevages de bovins et d’ovins, souligne Alain Licoppe du Réseau Loup. Les bovins auront tendance à mieux se défendre en cas d’attaque ; les ovins n’ont pas la même stratégie de défense et sont donc beaucoup plus vulnérables".
Pas d’installation connue
Peut-on espérer une diminution de ces attaques au retour des beaux jours ? "Il n’y a pas vraiment de moment précis dans l’année pour ces types d’attaques même si on observe un pic entre novembre et mars, précise le spécialiste. À ce moment-là, les dispersions de loups sont plus fréquentes. Mais vu que la circulation du loup a lieu toute l’année sur le territoire, ces dispersions sont à nuancer."
Le loup semble prendre petit à petit ses aises dans nos contrées. Doit-on en déduire qu’il se soit déjà installé ? "Non, aucun élément ne vient le prouver, précise Alain Licoppe. Nous sommes néanmoins attentifs à ce qui se passe quotidiennement. Pour attester de son installation, plusieurs facteurs sont à prendre en compte. Pour le moment, les attaques recensées sont très distantes les unes des autres et ne sont pas concentrées sur une région bien précise. Si cela s’avère un jour le cas, il faudra prendre un délai d’observation de six mois et s’assurer qu’on a affaire au même individu".
Rien à craindre pour l’homme
Cette multiplication des cas pourrait faire peur à des promeneurs. L’idée de se retrouver face à un loup n’est pas très agréable. "Ces animaux en transition sont de jeunes loups très craintifs, il n’y a donc pas de souci à se faire, rassure le spécialiste. Si le promeneur est en présence d’un chien tenu en laisse, il n’y aura également pas de problème. Si ce même chien est en liberté, le loup pourrait être tenté de l’approcher mais la présence humaine l’en dissuadera". L’homme n’a donc pas à craindre du loup.