Santé des entreprises en Luxembourg: les maisons de repos trinquent, le négoce de bois prospère
La chambre de commerce et d’industrie du Luxembourg belge vient de présenter son analyse de la santé des entreprises.
Publié le 30-12-2022 à 06h00
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En 2021, au plan strictement économique, il valait mieux, en province de Luxembourg, diriger une entreprise de négoce de bois qu’être directeur d’une maison de repos. Cette conclusion ressort de la dernière analyse de la santé financière des entreprises dressée par la chambre de commerce et d’industrie du Luxembourg belge (CCILB) qui se livre chaque fin d’année à cet exercice sur base des données officielles communiquées par les entreprises.
Un bilan donc pour l’année post-Covid mais aussi avant le conflit ukrainien et la crise de l’énergie notamment.
Mais cette analyse permet néanmoins de dresser un état des lieux de la santé des entreprises. Avec un constat, si le secteur des maisons de repos était florissant il y a quelques années, ces établissements peinent à présent. Au niveau des pertes financières, 54% de maisons de repos en Luxembourg connaissent cette situation (il y a donc plus d’entreprises en perte qu’en bénéfice). Le résultat médian donne une perte de 500 €. Un pic est aussi constaté: 23% en perte en 2018, 46% en 2019 et donc 54% en 2021. L’explication peut résider dans le fait que les structures sont plus petites en province de Luxembourg, donc avec moins d’économies d’échelles possibles.
"Les investissements de départ sont aussi souvent importants dans le secteur des maisons de repos et il faut ensuite les rentabiliser sur plusieurs années, explique benoît Lescrenier, directeur financier et relation entreprises à la CCILB, qui se charge de dresser ce bilan. Le secteur est aussi très impacté par la hausse des coûts de l’énergie et des salaires."
32 000 € de bénéfices en plus
À l’inverse, le négoce de bois est un secteur se portant bien. Le bénéfice était en moyenne de 32 000 € en plus. On ne comptait aussi en 2021 que 7% d’entreprises en perte dans ce secteur. Le ratio est le même pour les fonds propres négatifs (c’est-à-dire à dire avoir plus de pertes que le capital initial investi).
Le secteur des chauffagistes est aussi un "top": seuls 5% avaient des fonds propres négatifs et seuls 16% étaient en perte.
Les pompes funèbres sont également un secteur stable économiquement puisque le pourcentage en fonds propres négatifs est des 0%. Le bilan de la CCILB note cependant que le bénéfice médian diminue de 14 000 € mais il reste toujours à 26 000 €. Mais en prenant le regard d’un économiste, la crise du Covid peut expliquer le chiffre de 2020.
Un rebond pour l’horeca
La reprise après la gestion de la pandémie, et les fermetures imposées se remarque aussi pour les restaurants, cafés et hôtels. Positivement. Le secteur des restaurants et cafés passe de 30% en fonds propres négatifs à 23% en 2021. Il restait aussi en 2021 encore 26% d’entreprises en perte mais le chiffre était de 41% en 2021. Le secteur hôtelier affichait, lui, un pourcentage de 32% en perte en 2021 contre 40% en 2020. Le bénéfice médian a lui fortement augmenté, passant de 3 000 à 13 000€.
Et Benoît Lescrenier de conclure: "Il y a donc un véritable rebond en 2021 pour ces secteurs mais ils restent fragiles par rapport à la hausse des prix de l’énergie."