Le collectif ColLibri vient en aide aux migrants en transit à Libramont
Des bénévoles ont créé un collectif pour aider les migrants qui se sont installés dans un camp de fortune le long de l’E411, à Neuvillers.
- Publié le 20-01-2022 à 06h00
Il y a un peu plus d’un an maintenant, des citoyens de la commune de Libramont ont été interpellés par les collectifs d’aide aux migrants de Neufchâteau et Habay.
En effet, la présence de migrants en transit avait été découverte le long de l’E411, dans le village de Neuvillers, pas loin de l’aire de repos de Recogne. Très vite, plusieurs citoyens se sont réunis afin de venir en aide à ces personnes. Dès le printemps 2021, le collectif ColLibri est ainsi créé et vient désormais en aide à ces personnes. C’est ainsi que plus d’une vingtaine de bénévoles sont actuellement actifs dans le mouvement.
À la recherche de camions
"Nous nous chargeons de les aider en nourriture, boissons, couvertures…, explique Annick Melchior, l'une des bénévoles du mouvement citoyen. Nous les rencontrons également à la gare de Libramont, lieu où ils arrivent pour la plupart en provenance de Bruxelles."
Régulièrement, ces personnes en transit quittent la capitale aux alentours de 16 h et arrivent en gare de Libramont vers 19 h. "Elles restent en général sur place jusqu'à 22 h puis rejoignent le camp de fortune le long de l'E411, poursuit la bénévole. Ensuite, c'est la recherche d'un camion en direction de l'Angleterre."
Mais les rares montées en camion sont souvent constatées par le chauffeur le lendemain matin et les migrants sont priés de quitter le transport. Ils font ainsi des allers-retours entre Bruxelles et Libramont, la capitale disposant d’infrastructures plus nombreuses pour les accueillir.
Un local pour l’hiver
Le collectif ColLibri a construit un abri de fortune dans les bois qui jouxtent l’autoroute. Juste de quoi se couvrir en cas de pluie par exemple. Après une première tentative dans la recherche d’un logement en juin, les bénévoles ont reçu l’aide de la Commune en novembre dernier.
"Celle-ci nous met gratuitement les locaux de l'ancien presbytère à disposition jusqu'en mars 2022, poursuit la bénévole. Nous avons également eu l'aide du Patro de Neuvillers qui a mis ses installations à notre service durant quelques semaines. La Commune a également apporté son soutien dans le nettoyage du camp et la mise en place de poubelles."
Trois migrants se trouvent en permanence dans l’ancien presbytère. Les bénévoles y passent quotidiennement afin d’assurer un suivi des besoins et entretenir le lien social.
L’Angleterre à tout prix!
Une communication qui n'est pas toujours évidente bien que l'anglais soit fortement utilisé: "On les laisse venir sans les presser. Un lien de confiance commence à s'installer avec eux, certains se confient".
Le rêve de ces personnes, c'est l'Angleterre: "On tente de leur expliquer qu'ils peuvent demander l'asile ici en Belgique mais ils ne rêvent que de l'Angleterre. Ces personnes ont déjà des contacts sur place, le travail pour les sans-papiers y est plus facile et le fait de manier l'anglais est également un plus. Ils espèrent vite s'y faire une place pour ensuite faire venir leur famille".
Parmi ces migrants, essentiellement des jeunes hommes. "Une seule fois, nous avons eu une dame qui accompagnait son mari".
À la recherche de dons
Pour pouvoir effectuer ce travail très prenant, les bénévoles reçoivent des dons qui émanent de plusieurs sources comme des subsides de l'ASBL DisCRI (le dispositif de concertation et d'appui aux Centres Régionaux d'Intégration de Wallonie), des dons citoyens en argent, colis alimentaires, colis Croix-Rouge, vêtements… "Afin de continuer nos missions, les dons sont bien évidemment les bienvenus, souligne Annick Melchior. Le don d'argent et les colis alimentaires sont privilégiés car nous avons très peu de place pour stocker et c'est parfois difficile de trier ce que nous recevons en vêtements", termine la bénévole.
collibri6800@gmail.com. Les dons sont possibles via le numéro de compte BE59 9734 1391 7626.