Ces ateliers où lèvent les plumes de demain
Les ateliers d’écriture permettent à certains d’affiner leurs plumes et de trouver leur voix. Claire Ruwet et Annemarie Trekker expliquent ces moments de partage.
Publié le 31-07-2020 à 06h00
Les ateliers d'écriture sont-ils le terreau des plumes de demain? «Cela peut y contribuer. Ils permettent à certains de trouver leur voix, leur style, d'analyser comment écrivent les auteurs. Mais la publication ne doit pas être un objectif en soi», indique tout de go Claire Ruwet, l'auteure de quatre livres édités qui anime, depuis 2009, des cycles d'ateliers d'écriture sensorielle et créative qui reprendront le 8 septembre à Libramont et le 22 septembre à Marche de 13 h 30 à 16 h 30 au même rythme d'une séance par mois. Et qui anime également des ateliers à la demande.
Elle explique le déroulement de ses ateliers: «L'atelier d'écriture, c'est avant tout un temps que vous vous autorisez à prendre, pour le plaisir d'apprivoiser les mots, les partager. J'explique souvent que l'atelier d'écriture se déroule en quatre étapes tout comme la cuisine. D'abord, l'animatrice explique la recette: un jeu ou une consigne d'écriture qui va déclencher l'envie d'écrire. Les participants rassemblent ensuite les ingrédients: photos, musiques, objets, odeurs, lieux, souvenirs… Ou encore des mots que l'on chasse dans des livres, des lettres, des documents,… Ensuite vient le temps de la cuisine: un temps personnel d'écriture et de création plus ou moins long. Et, enfin, on goûte. Chacun est invité à lire et à partager aux autres ce qu'il a écrit. L'animatrice donne un retour sur la manière dont le texte est construit. La diversité et la saveur des productions du groupe permettent à chacun de développer son style personnel tout en apprenant des petits trucs et procédés».
Claire Ruwet est par ailleurs membre active de la Table d’écriture littéraire de Marche, née au départ d’un ancien atelier d’écriture animé par Francis Hardy, qui réunit aujourd’hui bon nombre de plumes confirmées. On y retrouve aujourd’hui: Marie – France Versailles, Jean-Marie Adam, Janine Decant, Raphaëlle Noël, Jacinthe Mazzocchetti, Marie-Claire Philippe, Claire Ruwet, René Beaulieu, Yvon François et Yasmine Pelzer.
Traces de vie: «D’où viens-tu? Qui es-tu?»
À Tellin, l'association Traces de vie, créée en 2004, organise des tables d'écriture en histoire de vie, des suivis en écriture et une formation au recueil de récit de vie. «Certains textes aboutissent à des livres édités dans nos éditions Traces de vie ou par ailleurs», explique sa fondatrice Annemarie Trekker.
Annemarie Trekker, auteure et sociologue spécialisée en approche biographique, définit l'humain comme un «raconteur d'histoires» depuis la nuit des temps.
«Les tables d'écriture et les ouvrages édités par Traces de vie s'orientent autour de trois questions. D'où viens-tu? Qui es-tu? Où vas-tu? « L'écriture ouvre sur le voyage dans le temps du récit (passé, présent et à venir), dans une approche qui mêle la réalité et la fiction. Ce travail créatif sur le récit se poursuit pour celles et ceux qui le souhaitent par un travail de suivi des projets d'édition en petit groupe, avec un accent placé sur l'approche littéraire. Nous éditons peu d'ouvrages chaque année mais suivons nos autrices et auteurs après la parution, au sein notamment de notre réseau lié au récit de vie.»
Claire Ruwet: 0478/52 70 12 ou claireruwet@gmail.com. www.tole-ruwet.be; page Facebook «Le chant des mots»
Traces de vie: 0479/80 26 94 ou tracesdevie@hotmail.com; www.traces-de-vie.net
Concours
La Province de Luxembourg et Idélux mettent chaque semaine des livres luxembourgeois en jeu.
À gagner ce vendredi : Relève-toi et danse de Louisa de Groot et Chantal-Iris Mukeshimana (Memory) et Le mook de l'exploration – Mars (Weyrich). Envoyez avant dimanche minuit (tirage au sort lundi), vos coordonnées complètes, et la référence « L'Avenir » à sll@province.luxembourg.be.
Revues, Cahiers, mooks, concours… autant de chemins de traverse vers l’édition
Il existe d'autres moyens pour se faire éditer que le passage par les maisons d'édition. Petit tour d'horizon non exhaustif de diverses alternatives.
Il existe bien d’autres moyens d’édition que la «formule classique» telle qu’on la retrouve chez Weyrich ou encore Memory, dont nous avons déjà parlé dans notre série vendredi. La province de Luxembourg n’est pas en reste à ce sujet. Weyrich lui-même sort ses mooks, dans un circuit parallèle à sa maison d’édition. Le mook est donc une publication périodique de forme hybride, entre magazine, revue et livre. Le contenu privilégie les grands reportages et les enquêtes approfondies, les textes étant illustrés par des dessins ou des photographies. Weyrich a sorti plusieurs mooks: la bataille des Ardennes, le Congo, la planète Mars…
L'Académie luxembourgeoise, quant à elle, fêtera bientôt ses 90 ans d'existence. Parmi ses nombreux rôles et activités, elle édite périodiquement ses Cahiers, tous les trois mois… À l'époque, les Cahiers offraient des mélanges d'articles, rédigés par des académiciens, à caractère historique et littéraire ainsi que des évocations d'artistes et de leurs œuvres. Il s'agit d'un travail de recherches et d'écriture très pointu. Ces derniers temps, les Cahiers sont consacrés aux diverses sous-régions de la province, pour mieux faire connaître leurs us et coutumes et pour valoriser leurs artistes, leurs écrivains, leurs scientifiques…
«Il s'agit de faire le point de façon sérieuse et scientifique sur des sujets qu'on aborderait difficilement dans des revues littéraires ou historiques plus spécialisées», peaufine Paul Mathieu, secrétaire perpétuel de l'Académie luxembourgeoise. Le prochain numéro à paraître aura pour thématique l'eau en province de Luxembourg.
Des dizaines de textes reçus par jour
Patrice Breno dirige, quant à lui, la revue Traversées (Virton) depuis ses origines et en est le fondateur. Il raconte: «Traversées est une revue trimestrielle qui publie surtout des auteurs qui n'ont jamais été publiés et qui ont des textes de qualité. Je reçois des dizaines de textes du monde entier par jour». En véritable passionné, Patrice Breno est un peu «l'homme à tout faire» de la maison: «Je reçois, je sélectionne, j'envoie au comité de lecture, je réponds à tout le monde…» Quelque 1 100 auteurs figurent aujourd'hui au répertoire de la revue Traversées.
Il est possible également d’accéder à l’édition par le biais de différents concours littéraires organisés dans notre province. Citons entre autres: le prix Pierre Nothomb consacré cette année au sonnet sur le thème du cosmos (inscription jusqu’au 28 août), le prix Jean Lebon (nouvelles), le prix Jean Kobs (poésie) organisé tous les deux ans…