Une première en Wallonie, cette réflexion globale sur la forêt
Libin, Tellin, Libramont et Saint-Hubert forment désormais le premier territoire wallon à être concerné par une Charte forestière de Territoire.
- Publié le 21-03-2018 à 06h00
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Avec un taux de boisement de 57% soit 28 000 hectares, Libin, Tellin, Libramont et Saint-Hubert sont donc quatre communes forestières. Et ces voisines forment désormais le premier territoire wallon à être concerné par une Charte forestière de Territoire dont la signature a eu lieu ce mardi à Transinne.
Concrètement qu’est-ce qu’une Charte forestière de Territoire (CFT)? Il s’agit d’une démarche dont l’objectif est d’établir un plan d’actions pour tous les aspects de la forêt en mettant tous les acteurs concernés autour d’une même table (élus locaux, DNF, conseil cynégétique, associations,…). La démarche a vu le jour en France où l’on dénombre 140 CFT pour 6 800 communes sur une superficie de près de 5 millions d’hectares.
L'idée a donc été importée «Ce n'est pas la première fois que la Wallonie s'inspire de ses voisins français, nous pouvons penser à la dynamique des parcs naturels, soulignait, le ministre wallon en charge de la Forêt, René Collin lors de la signature. Ce type de charte est une démarche fédératrice forçant le dialogue.»
Et de discussions, il en a été question lors des rencontres dans l’élaboration du processus de réflexion.
Un comité de pilotage a rassemblé élus et acteurs de la forêt. La démarche a été encadrée par Ressources Naturelles Développement (RND) assistée par AgrobioTech Gembloux, l’université AgroParisTech de Clermont-Ferrand (France) et l’agence «Vous êtes d’ici» basée aussi à Clermont-Ferrand.
Comme souvent dans ce type de démarche, tout a commencé par un diagnostic.
Des intérêts parfois différents
Le choix de ce premier territoire wallon s'est donc porté sur des communes se retrouvant déjà au sein d'une dynamique de Groupe d'Action Locale – le GAL Nov'Ardenne – ou qui sont partenaires sur le territoire de la Grande Forêt de Saint-Hubert, autre stratégie concernant la valorisation touristique. «Lorsque la démarche nous a été présentée, nous nous sommes dit qu'il s'agissait encore d'un plan et de beaucoup de réunions, confesse Anne Laffut, bourgmestre de Libin et présidente du comité de pilotage. Mais finalement l'avantage est de prendre tous les aspects liés à la forêt en compte.»
Il y a donc une volonté de veiller à l'intérêt général. «En schématisant, on peut dire que certains intérêts sont parfois contradictoires entre les touristes qui voudraient pouvoir tout le temps se promener en forêt, les chasseurs payant pour y avoir accès et qui ne la voudraient que pour eux; sans oublier les aspects économiques ou ceux liés à la biodiversité», résume Anne Laffut.
Pour Nadine Godet, directrice de RND, une telle charte rénove les rapports entre société et la forêt. «Cela a aussi mis en exergue le rôle que joue la forêt privée» estime-t-elle.
Sur le plan pratique la réflexion a débouché sur des projets d’actions concrètes comme l’aménagement de zones refuges ou une réflexion sur la culture de sapins de Noël. Des actions budgétisées y compris avec des possibilités de financement, dont certaines via le GAL.