Redu : le « Musée des imprimés en Luxembourg » est à vendre
Le plus ancien des bouquinistes de Redu, se sépare de son matériel mais garde bien sa collection de documents.
Publié le 31-12-2022 à 06h00
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En plus de 25 ans, le "Musée des imprimés en Luxembourg" en aura vu passer du monde à Redu. Il faisait même partie de l’histoire du village du livre. Une initiative que l’on doit à Paul Brandeleer qui tient, avec son épouse, la "Librairie Ardennaise" depuis 1985. Ils sont les derniers des pionniers du village du livre de Redu encore en activité.
Car leur librairie est toujours ouverte alors que des d’autres ont depuis fermé boutique depuis bien longtemps.
Mais Paul Brandeleer a choisi à son tour de tourner une page. Non pas celle de leur librairie mais bien de son musée. Ouvert en 1995 dans sa librairie, ce musée avait pour vocation de présenter d’anciennes machines d’imprimerie notamment aux groupes scolaires.
Parallèlement, Paul a aussi accumulé tout ce qui avait été imprimé en province de Luxembourg. Des affiches, des prospectus et même les journaux. Le bouquiniste a même déniché le premier numéro de "L’Avenir du Luxembourg" du 1er juillet 1894. Un exemplaire qu’il conserve précieusement. Tout comme les autres documents classés chronologiquement. Un véritable travail de Bénédictin.
La collection restera mais le matériel du "Musée des imprimés en Luxembourg" pourrait, lui, bien quitter Redu. En effet, Paul Brandeleer vient de coller une affiche sur la porte de sa librairie pour annoncer que le musée était à vendre.
Les groupes scolaires, avec le temps, ne se s’y arrêtaient plus. " Avant, les écoles allaient chez René Lefer, le fabricant de papier puis venaient au musée, explique Paul Brandeleer. Mais René est désormais officiellement retraité. Il ne fait plus que des démonstrations le week-end ou lors d’événements. Redu n’est donc plus forcément une destination d’excursion scolaire."
La porte de la « Librairie Ardennaise » reste ouverte
Le créateur du "Musée des imprimés en Luxembourg" a donc pris la décision de se séparer de machines qu’il avait notamment acquises à Martelange ou à Braine-l’Alleud.
"Il faut parfois passer à autre chose", glisse-t-il.
Dans le matériel, on retrouve une rogneuse, des massicots, des meubles à casses, des produits ou encore des anciennes machines Heidelberg ou Planeta. "Les machines pèsent plus d’une tonne et le nouveau propriétaire devra donc venir les chercher pour les emporter, précise Paul. Je les vends à la pièce mais je n’ai pas fixé de prix. On peut discuter. Et si quelqu’un emporte l’ensemble du musée, je serais même prêt à lui donner." Des amateurs sont donc recherchés.
S’il arrête donc son musée, Paul Brandeleer ne ferme donc pas pour autant sa librairie. Inlassablement, malgré l’évolution de Redu, il est le dernier à accueillir les clients quasi tous les jours de l’année avec un stock de bouquins empilés dans une ancienne maison du village aménagée en librairie.