Au moins 17.400€ de tickets repas ont disparu des écoles de Wellin et Libin
Ce dossier date de 2011. Le comptable de l’époque doit répondre de faux et usage de faux ainsi que de détournement, au préjudice des écoles de la Communauté française à Wellin et Libin.
Publié le 10-11-2021 à 06h45
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Une comptabilité qui n’en est pas vraiment une, de l’argent qui disparaît, une école qui paie pour l’autre sans régularisation… Ce dossier datant de 2011, concernant les écoles primaires de la Communauté française à Wellin et Libin, arrive seulement devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau.
On reproche au comptable de l'époque des faux et usages de faux ainsi qu'un détournement d'argent. Lui clame son innocence depuis dix ans dans une affaire "qui a ruiné ma vie et ma santé", confie-t-il, pointé du doigt par les rumeurs.
Il explique avoir seulement reproduit un système qui était mis en place avant son arrivée et à la demande de la directrice. Il ne comprend pas pourquoi il se retrouve seul sur le banc des prévenus, dénonçant une enquête "uniquement à charge."
Dans la comptabilité, il manquait des recettes et des dépenses. Lorsqu’une des deux écoles manquait d’argent l’autre payait sans régularisation comptable réglementaire. Et puis, il y a ces fameux 17 400€ de tickets repas évaporés dans la nature (soit 30% des recettes).
De l'argent qui transitait par les mains des instituteurs, de la directrice, puis du comptable avant d'arriver à la banque, sans qu'un seul reçu soit tenu… Le tout était versé sur un compte ouvert par la directrice. "S'il manquait de l'argent, elle aurait dû s'en rendre compte dans les extraits ", avance Me Davreux, avocat du prévenu, qui sollicite un acquittement, si le Tribunal venait à décider qu'il n'y a pas prescription.
Les poursuites sont-elles irrecevables?
Aux yeux du Parquet, les faits ne sont pas prescrits vu l’allongement des délais suite au Covid-19. Par contre le substitut Pierre d’Huart estime que le délai raisonnable est dépassé. Il a donc requis une simple déclaration de culpabilité.
Pour Me Davreux, ce dépassement du délai raisonnable fait que les droits de la défense ont été affectés. Il estime donc que les poursuites sont irrecevables. "Tout démarre d'une dénonciation en juillet 2011, Monsieur n'a été entendu qu'en 2017, il y a d'abord eu un non-lieu et finalement Monsieur doit se défendre. Comment voulez-vous qu'il trouve des témoins pour parler du fonctionnement d'une école il y a dix ans?"
Au nom de la Communauté française, Me Orfila réclame 18 671€ de préjudice.
Le jugement sera prononcé le 7 décembre.