Élections communales 2018 à La Roche-en-Ardenne: le baron de Cielle défie le comte de La Roche
Le duel, sur la lice rochoise, s’annonce intéressant: Guy Gilloteaux part nettement favori mais son rival Guy Hardenne a des atouts sous sa cuirasse.
- Publié le 11-09-2018 à 09h56
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La mandature qui se termine à La Roche s’est déroulée dans un esprit convivial et même consensuel. Au point qu’au printemps, Christiane Collinet (cdH) et Roger Pereaux, de la minorité, ont proposé leurs services au bourgmestre qui pouvait, dès lors, rêver d’une liste unique et donc d’une réélection sans coup férir.

Mais Guy Gilloteaux n'a pas cédé à cette facilité: «J'ai gardé en travers de la gorge le départ de la FTLB vers Marche, décidé par le cdH. La FTLB , c'est quarante emplois qu'on va caser sur un zoning. Pour moi, le siège social doit correspondre à l'activité. Je me suis battu pour ça, avec l'aide de Thérèse Géradin, qui est cdH. Mais Christiane Collinet, qui est au cabinet Collin un jour par semaine, n'a rien fait. J'avais toutes les compétences sur ma liste, j'ai décliné leur proposition.»
Le duo Collinet-Pereaux a donc pris son bâton de pèlerin pour proposer une alternative aux Rochois. Et il a sorti un lapin de son chapeau en plaçant en tête de liste Guy Hardenne, qui habite tout en haut de Cielle depuis 2001, à un jet de pierre de Jean-Pierre Dardenne qui fut longtemps le mayeur rochois. « Je ne suis pas un perdreau de l'année, sourit l'intéressé qui a 74 ans, mais je peux mettre mes compétences professionnelles au service de la commune. Notamment en instaurant une stratégie, une ligne de conduite forte à long terme , comme dans une entreprise performante. Cela n'existe pas dans les communes. »
Ce manager, qui fut patron de T Palm, a même l'ambition d'apporter du style à sa commune en dotant le mayeur d'un véritable bureau de travail («On est payé pour ça») et d'une salle du conseil accueillante pour les élus et le public: «Ça ne rapportera pas une voix, mais j'y tiens. »
Le candidat bourgmestre ne croit plus dans les lotissements pour maisons, il parle même d’erreur pour le Pafy car le mode de vie a changé pour les choix de logements. Toujours pour maintenir et attirer les jeunes, Guy Hardenne déplore le manque de propositions d’activités et de stages sportifs, l’absence de choix durables avec des bâtiments communaux qui ne donnent pas l’exemple question isolation, panneaux solaires, énergies renouvelables. Il est favorable à la construction d’un nouvel hôtel, mais pas n’importe où.

Toutefois, le capital sympathie de Guy Gilloteaux lui donne une sérieuse avance sur tout autre prétendant, vieux routier de la politique locale ou débutant battant.
Le bourgmestre sortant affiche son sourire moustachu habituel. Il constate que le travail accompli met des années à payer. Les retours sur investissements sont lents: «La rénovation de la place du Bronze, de 2009, a commencé à payer en 2015, on s'attend à la même chose pour le piétonnier. L'espace public n'a jamais été aussi bien aménagé. Il y a 700 places de parking avec des rotations à 15 et 30 minutes. J'ai des contacts avec le groupe Lamy qui a investi des dizaines de millions à Borzée, avec Tempora, qui a réalisé le War museum de Bastogne, pour un espace d'exposition, avec un investisseur de Hanovre qui cherche un emplacement idéal. La zone de Vecmont va atteindre les 100 emplois. Si on veut de la population, il faut lui donner du travail. Il a fallu 12 ans pour créer un contexte favorable: c'est le moment d'investir à La Roche!»