Jacques Chaplier quitte le mayorat: "Franchement, c’était épuisant"
Le bourgmestre de Hotton Jacques Chaplier met fin à sa carrière politique. Il démissionne pour raisons de santé. Deux années "épouvantables" l’ont épuisé.
Publié le 23-12-2021 à 22h11
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Le bourgmestre de Hotton, vient de remettre sa démission. Après 33 années d’engagement communal, il met fin à sa carrière politique.
Jacques Chaplier, pourquoi prendre cette décision maintenant?
L’agenda définitif n’est pas encore fixé. Ma démission sera actée au prochain conseil communal, qui aura lieu en janvier et dont la date n’est pas encore fixée (NDLR: tant que sa démission n’est pas actée, il reste bourgmestre).
J’ai des ennuis de santé. Après une opération en octobre, les médecins m’ont fortement conseillé de réduire la voilure de mes activités. Je cède à la pression familiale et des médecins.
Soit je quittais la médecine générale, soit je quittais la politique.
Au jour le jour, la médecine générale est plus valorisante. Et il y a eu tellement de choses compliquées à Hotton.
Oui, au cours de cette année, vous avez eu à gérer les inondations, les travaux du pont, le Covid et les mesures sanitaires… On imagine que tout cela a pesé sur votre décision de démissionner?
Oui, bien sûr. Depuis le premier lockdown, c’est une accumulation de difficultés. Cela a été deux années épouvantables.
Il y a eu beaucoup de décisions difficiles à prendre au niveau du Covid, et parfois en décalage. Dire non tous les jours et toutes les semaines à des gens qui veulent organiser des événements, des animations, c’est psychologiquement très dur.
Les inondations ont été un drame épouvantable pour beaucoup de citoyens. Franchement, c’est aussi très dur.
Les travaux au pont sont aussi très difficiles à gérer et à vivre. C’est le poumon actif de la commune qui est impacté. La commune est coupée en deux par ces travaux.
C’est très très dur. Franchement, c’est épuisant.
Et il y a aussi cette majorité vacillante, depuis l’exclusion, de votre groupe, de Marie-Anne Benne qui voulait rester présidente du CPAS?
Il y a eu ce petit problème-là aussi qui n’a rien arrangé non plus.
On imagine que ce choix n’a pas été aisé à prendre?
Il a été très difficile. Ma famille a beaucoup pesé dans le choix. Mes proches se sont rendu compte que je m’épuisais. Ils ont raison. Il est temps que je fasse un petit lockdown personnel.
Il y a eu une réflexion avec mon groupe, qui a été très correct, très encourageant.
Au cours de ces neuf années comme bourgmestre et de ces 33 années au conseil communal, est-ce que vous avez des regrets?
Pas tellement. J’ai connu toutes les fonctions: président de CPAS, conseiller dans la majorité, conseiller dans la minorité, bourgmestre.
J’ai vécu de très belles choses. Je suis satisfait du travail.
Pourquoi ne pas avoir choisi de rester tout de même conseiller?
Quand on a eu la gestion journalière et les signatures en main pendant neuf années, non, on ne quitte pas en restant conseiller.
Ce n’est peut-être pas dans votre caractère?
Non, non… je voulais arrêter.
Marie-Anne Benne pourrait vous succéder comme bourgmestre. En tout cas, le poste lui revient de droit.
C’est elle qui a le 2e meilleur score de la liste, mais elle a battu la campagne pour rester présidente du CPAS. Va-t-elle faire un pas de côté au CPAS et venir à la Commune? C’est elle qui doit en décider. On a eu une explication avec la directrice générale et elle-même pour qu’elle soit bien au courant de tout ce qu’il y a derrière cette décision.
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Et si elle refuse, le mayorat reviendra donc à Martine Schmit?
Elle en est parfaitement capable. C’est une personne de dossiers, en qui j’ai totale confiance et qui est capable de prendre le mayorat avec une majorité comme on en a une maintenant (NDLR: d’un seul siège amoindri encore par l’exclusion de Marie-Anne Benne du groupe). On s’entend bien dans la majorité, il y a une bonne ambiance, malgré les difficultés.
Et qui pour vous remplacer au conseil communal?
Un jeune en qui j’ai beaucoup de confiance et d’espoir. Il s’agit de Martin Warnier. C’est un garçon qui, pour moi, a une carrière devant lui. Il va avoir deux ans avant les élections pour travailler et se mettre dans le bain.
Jacques Chaplier a écrit un long courrier à ses concitoyens pour les informer de sa démission. Il est à lire en intégralité ici.