Fusion des communes: Herbeumont ne veut pas de Bertrix!
La bourgmestre Catherine Mathelin donne cinq arguments pour justifier l’opposition d’Herbeumont à une fusion avec la commune de Bertrix
Publié le 08-03-2022 à 18h52
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L’annonce de la fusion des communes de Bertogne et Bastogne a relancé le débat d’une autre fusion souhaitée par certains: celle d’Herbeumont et Bertrix. D’entrée de jeu, la bourgmestre d’Herbeumont, Catherine Mathelin, a clairement dit qu’elle n’était pas favorable au projet.
"La demande de fusion a été faite de manière informelle lors d’une réunion sans qu’elle soit à l’ordre du jour ni même envisagé en ce qui me concerne. Il s’avère aussi que MM. Echertbille et Pirlot avaient été contactés en ce sens. Il a été convenu que la Commune n’était pas intéressée et était en attente d’une invitation officielle de Bertrix et cela en est resté là. Quelles plus-values une fusion apporterait à nos habitants? Globalement, le collège n’en voit pas."
Pour rappel, c’est sur base volontaire que les communes peuvent fusionner (avec fusion des CPAS), avec comme incitant une reprise des dettes des entités soit 500€ max par habitant et maximum 20 millions par entité fusionnée. Lundi soir, en fin de séance du conseil, elle a donné et expliqué cinq arguments pour justifier son "non", et celui de la commune, sur une hypothétique fusion avec Bertrix.
Voici les cinq raisons du refus herbeumontois de fusionner
1. Le bonus financier calculé sur la base du montant des charges de dettes sera moins incitatif pour des communes peu endettées comme Herbeumont. De plus ce bonus ne serait octroyé qu'aux communes qui s'inscriraient dans un mécanisme de fusion avant le 31 octobre prochain.
2. La date limite du 31 octobre est beaucoup trop proche pour dresser un inventaire complet (biens meubles, immeubles, marchés publics, concessions, conventions…) des communes et CPAS. Trop proche pour appréhender les conséquences en matière de personnel. "Trop rapide au vu des autres dossiers qu'on souhaite traiter et vu le peu d'argent qu'on aurait à y gagner".
3. Le pouvoir décisionnel. À partir de l'introduction de la proposition de fusion jusqu'à sa concrétisation, ou son rejet par le gouvernement, les actes des communes à fusionner ne sont pris qu'après concertation obligatoire entre les communes concernées.
4. Le modèle de gouvernance et de gestion communale proposé n'est pas celui auquel le collège d'Herbeumont souscrit. "Depuis deux législatures nous nous sommes investis dans la pluricommunalité (ADL, parc naturel, Maison du tourisme, agence immobilière, personnel partagé, Interreg, prêt de matériel, zones de police et de secours…) non pas pour mener à une fusion mais pour mutualiser nos ressources et biens que tout seul il nous serait impossible d'avoir. La pluricommunalité est un moyen de ne pas fusionner. Elle permet de garder cette proximité nécessaire et permet des investissements de plus grande ampleur."5. La proximité. Une grosse structure permet-elle de résoudre les difficultés dues à l'augmentation des tâches et des responsabilités? "Un one shot financier réparti sur six ans ne nous apportera pas grand-chose et sera synonyme de perte de proximité, d'identité et de prise de décision". En conclusion, "rien ne nous pousse actuellement à fusionner. Nous souhaitons garder la qualité de vie et des services actuels à la population".