Une journée sans smartphone pour les élèves de Saint-Benoît à Habay (vidéo)
Les téléphones sont restés dans les cartables des élèves en ce début de semaine. De quoi s’interroger sur l’utilisation de ces outils.
Publié le 08-02-2023 à 06h00 - Mis à jour le 08-02-2023 à 14h55
Les téléphones sont partout, et servent à tout usage: appels, photos, vidéos, recherches, réseaux sociaux. En quelques années, ils se sont rendus indispensables au quotidien, et les adolescents n’y échappent pas.
À l’occasion des journées sans smartphone, l’école secondaire Saint-Benoît a décidé de jouer un rôle de sensibilisation auprès de ce jeune public. "On pense vraiment qu’un jeune, quand il reçoit un smartphone, il reçoit très peu de formation, estime Rudy Lamock, directeur adjoint de l’école Saint-Benoît. Les jeunes s’autogèrent au niveau de l’utilisation. Ils utilisent énormément leur smartphone et les réseaux sociaux. Pour certains, on parle de 8 à 10 heures par jour. Donc je pense que diffuser le message, avertir les élèves sur les dangers, c’est déjà un début."
Fabriquer des messages de sensibilisation
Pour les élèves, il ne s’agissait pas d’une simple journée sans utiliser son téléphone. En amont de la journée, les élèves de 4e secondaire ont travaillé, durant le cours de français, à la réalisation de campagnes de prévention. Affiches intégrant le thème de la mythologie, courtes vidéos, textes argumentés.
Tout un travail a été réalisé par les élèves pour s’informer et sensibiliser sur les questions qui tournent autour de l’utilisation intensive du téléphone. Santé, réseaux sociaux, harcèlement, coût social et environnement, addiction, piratage. "Ils ont travaillé tous les aspects: l’aspect artistique pour la création des supports, l’aspect technique et technologique, la cybercriminalité. Ils sont vraiment allés loin dans la réflexion.", se réjouit le directeur adjoint.
Les ados plus prudents que les adultes ?
Ensuite, les élèves ont pu rencontrer Phil Marso, écrivain de polars mais surtout l’initiateur des Journées sans téléphone.
Depuis 2001, Phil Marso attire l’attention sur l’utilisation des téléphones portables. Et ces journées n’ont cessé de prendre de l’ampleur.
"À l’époque, on ne pouvait que passer des appels avec un téléphone. Avec l’arrivée du smartphone en 2007, les journées sans téléphone se sont renforcées puisqu’on les utilise pour tout", explique l’initiateur du projet. S’il reconnaît qu’il est de plus en plus difficile de se passer de son téléphone, notamment pour le travail, Phil Marso prône avant tout la régulation de son usage, ce qui semble porter ses fruits. "Je m’aperçois que cette génération de jeunes a pris conscience du problème. constate-t-il. Même si c’est difficile pour eux de stopper l’utilisation des réseaux sociaux notamment, ça me rassure que la prise de conscience soit présente. Je m’aperçois que ces ados nés dedans ont peut-être une prise de conscience plus importante que les adultes qui ne montrent pas toujours le bon exemple au sein des familles."
Difficile pour les élèves
Si les élèves confessent qu’il est compliqué pour eux de se passer de leur téléphone, beaucoup admettent avoir appris des choses lors de la conférence, notamment sur la nocivité du téléphone durant la nuit.
Du côté de l’école, une réflexion est en cours pour amener les élèves à utiliser leurs smartphones de manière "positive", pour des recherches, des outils collaboratifs. L’utilisation des portables est déjà interdite durant les récréations et pendant les cours, sauf pour des fins pédagogiques, ou pour consulter leurs bulletins et journaux de classe. digitaux.
Pour plus d’informations, d’outils et de débats sur l’utilisation des smartphones: www.mobilou.net