«On a chanté et fermé la buvette à 22 h»
De retour, une semaine après la débâcle à Mormont, Yoan Devillet a confirmé qu’il était déjà un pion incontournable dans la défense gouvionne.
Publié le 05-10-2021 à 06h00
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Une cinquième défaite en six journées, un petit point au compteur, une lanterne rouge bien accrochée sur le dos et la pire défense de la série… De bonnes raisons de déprimer, mais rassurez-vous, ces Gouvions-là ne sont pas près de tomber en dépression. Comme face à Rochefort, la défaite face à Sprimont n'en est pas vraiment une aux yeux des Orangés. «On a fermé la buvette à 22 h dimanche soir après avoir pas mal chanté, la preuve que tout ne va pas si mal qu'on ne pourrait le croire en regardant le classement, sourit Yoan Deville. C'est une nouvelle défaite, certes, mais elle est encourageante. On a tenu tête à une équipe dont le budget est deux à trois fois supérieur au nôtre. Et encore, je suis gentil, c'est sans doute plus.»
L'ancien joueur de Saint-Hubert et Longlier estime que son équipe méritait mieux: «Au moins le partage. Le premier but qu'on encaisse est vraiment frustrant. On résiste parfaitement pendant une heure, notre adversaire ne se crée aucune occasion digne ce nom, puis il ouvre la marque miraculeusement sur un corner direct. On n'est pas verni. Mais bon, le principal était de se rassurer après les six buts encaissés à Mormont. Et ça, c'est fait.»
«Savoir envoyer le ballon dans les sapins»
Un derby du Nord que Yoan Devillet, suspendu, n'avait pas disputé. Pas sûr, d'ailleurs, que la défense gouvionne aurait pris l'eau de la sorte à La Forge s'il avait été sur le terrain. En effet, quelques semaines ont suffi au citoyen de Bercheux pour devenir le patron de l'arrière-garde des Orangés. «J'ai un peu plus d'expérience que certains de mes coéquipiers du fait que j'ai déjà joué plusieurs saisons à cet échelon avec Longlier, mais on ne prend pas six buts parce qu'un seul joueur est absent, dit-il en toute humilité. Bien défendre est un art éminemment collectif qui n'implique pas quatre ou cinq joueurs, mais onze. Dimanche, par exemple, Romain (Gresse) et François (Burton) ont sacrément soulagé la ligne arrière en abattant un travail titanesque dans l'entrejeu. Ce qui nous a tués tant à Oppagne qu'à Mormont, finalement, ce sont des erreurs individuelles. Nous savons que nous avons un peu moins de qualités que nos adversaires, alors si, en plus, on leur offre des cadeaux… On essaye parfois de repartir proprement, mais dans notre situation, il faut aussi savoir envoyer le ballon dans les sapins.»
Plus de buts marqués que Richelle et Sprimont
Jusqu'ici, Gouvy a encaissé cinq buts en trois matchs à la maison, mais quatorze en autant de déplacements. «Je ne m'explique pas cette différence, mais il est clair que si nous voulons nous sauver, nous ne pouvons pas en prendre quatre à chaque match à l'extérieur, dit-il. Tenir le zéro doit devenir un objectif chaque semaine. Car offensivement, nous avons des atouts. Hormis à Raeren, nous avons toujours trouvé le chemin des filets.» Avec onze buts marqués, Gouvy devance d'ailleurs la moitié des équipes de la série au classement des «meilleures attaques». Même Richelle (9) et Sprimont (10), pourtant sur le podium au général, ont planté moins de roses que le dernier de classe.
Si bien que Yoan Devillet continue à croire dur comme fer au maintien. «Je connaissais la série et l'équipe de Gouvy avant de signer. Si j'avais pensé une seule seconde que l'équipe n'avait aucune chance de se sauver à en D3, je ne serais pas venu, insiste-t-il. Nous savions dès le départ que ce serait compliqué, mais les raisons de garder espoir sont nombreuses. Nous n'avons perdu qu'une fois par plus d'un but d'écart; nous avons plutôt bien résisté à Rochefort et Sprimont, les deux grands favoris; et nous allons progressivement récupérer des garçons comme Lambert, Adam ou Nicolay. J'ai joué avec Antoine (Adam) à Saint-Hubert et je connais la précision de son coup de patte. Il amènera un peu de justesse dans les transmissions. Quant à Kévin (Nicolay), il a montré en quinze minutes, à Mormont, à quel point il pouvait apporter un plus.»
Yoan Devillet n’a pas pu monter en D3 avec Saint-Hubert comme il l’espérait. Du coup, il compte bien y rester avec Gouvy.