Bientôt un centre d'éducation permanente au couvent de Cinqfontaines, à quelques kilomètres de Gouvy

L’ancien couvent a été réquisitionné au Luxembourg comme lieu d’internement des juifs, dans des conditions de vie épouvantables, et précédait leur déportation vers les camps de Theresienstadt et Auschwitz.

Fin janvier, le gouvernement et la Communauté juive signaient un accord sur les questions non résolues suite aux spoliations des biens juifs durant la Seconde Guerre mondiale, prévoyant l’acquisition par l’État du couvent de Cinqfontaines, sa rénovation et la mise en place d’un centre éducatif dédié à la mémoire des crimes nazis contre les juifs et à sa transmission aux nouvelles générations.

«Ce lieu de mémoire de la Shoah sera valorisé en un centre d'éducation à la citoyenneté où, face à l'histoire, les visiteurs seront invités comprendre comment s'opposer à l'antisémitisme et au racisme et plus largement comment s'approprier les droits humains», a précisé la semaine dernière le ministre grand-ducal de l'Éducation nationale, Claude Meisch, dans un communiqué.

«Avoir le courage de dire non à l’intolérance et l’exclusion»

Le centre s’adressera prioritairement aux jeunes, mais espère aussi toucher différents publics en proposant une large palette d’activités dont par exemple des visites de Cinqfontaines ou du circuit de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale dans la région, des ateliers pédagogiques, échanges européens de jeunes, séminaires, conférences, rencontres d’experts…

Le projet de rénovation, imaginé par le comité de pilotage formé par des représentants du ministère d’État, du ministère de l’Éducation nationale et de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, prévoit un parcours extérieur reliant les lieux significatifs du site, un lieu pour la commémoration, une structure pour l’hébergement et la restauration des participants, ainsi que des salles pour les activités éducatives et formations.

Une initiative essentielle aux yeux de Claude Meisch, d'autant plus en ces temps où les discours de haine et les discriminations s'affichent de manière décomplexée. «Il faut avoir le courage de se lever et de dire non à l'intolérance et à l'exclusion. Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons nous assurer que "never again" ne soit pas qu'un slogan creux», exhorte le ministre.