Gouvy : nécessaire ou clientéliste, le règlement?
Règlement pour l’occupation de locaux. La majorité communale y voit une nécessité, la minorité veut l’amender.
Publié le 26-11-2016 à 05h00
À la lecture de l’ordre du jour du conseil de jeudi, on pouvait penser qu’un point entraînerait des débats. Il concernait les modalités de mises à disposition de locaux dans les bâtiments scolaires et au château. En effet, chez certains, la simple évocation de ce château agit comme un stimulus et génère la discussion. Ce ne sera pas cette fois le cas sur ledit château. Mais le point va cependant prêter à discussion.
L'échevin Guy Schmitz le présente: «Il s'agit de voter un règlement pour les associations. Il concerne l'occupation des écoles et du château. Ces occupations sont gratuites et interdites à un privé», expose-t-il, ajoutant, par la suite, que le règlement se veut général et prend en compte une série de paramètres comme le nettoyage, la mise à disposition des clés...
Période scolaire ou non?
La conseillère de la minorité, Thérèse Noerdinger souhaiterait amender le projet de délibération en y incluant que les classes ne pourraient être disponibles que pendant les vacances d'été. Histoire de ne pas perturber le travail des enseignants. Elle est rejointe par sa colistière Véronique Léonard qui se demande, en plus, pourquoi les classes se trouvent dans un tel règlement. Pour elle, c'est ouvrir la boîte de Pandore: en indiquant la possibilité d'une telle occupation, les demandes pourraient se faire jour et il ne serait pas facile de s'y opposer. Elle plaide plutôt pour que l'on déroge au règlement si le cas se présentait. Guy Schmitz l'assure: il n'y a aucune demande pour une telle occupation. Pour le bourgmestre, Claude Leruse, le règlement «qui n'existait pas» précise-t-il sera un outil efficace pour éviter les «demandes farfelues».
«Clientélisme»
Le conseiller André Hubert suit avec attention puis décide de lancer une torpille dont il a le secret. Il l'annonce: il ne votera pas ce règlement. Il dénonce la complexité de tous les règlements que le collège propose: «Il faut correspondre à une série de critères mais qui va les contrôler?» Et d'ajouter: «J'ai le sentiment qu'en étant draconien, on laisse la possibilité de clientélisme au collège. Le collège dira oui à l'un, non à l'autre, ce sera du clientélisme.»
Le mayeur réfute: «Si un jour vous voyez que nous disons oui aux cravates jaunes et non aux cravates bleues, vous pourrez nous interpeller. Mais nous n'avons jamais eu comme critère l'opinion de quelqu'un.» Et d'assurer qu'en cas de soucis, un retour vers le conseil sera fait. Au vote, pas d'amendement. André Hubert campe sur sa position et s'oppose au règlement, Renaud Brion, lui, opte pour l'abstention.