Les citoyens réticents face au schéma de structure
Le collège communal et le bureau d’études Agora ont présenté le schéma de structure aux citoyens de Gouvy, qui se montrent réticents.
Publié le 22-10-2016 à 06h00
Il est 19 h 30, mercredi, l’assemblée est nombreuse dans les locaux du Cercle «Ciné chez nous». Et pour cause, le collège communal de Gouvy et le bureau d’études Agora, représenté par Diana Matala, ont présenté à la population le nouveau schéma de structure. Celui-ci a été adopté provisoirement par le conseil le 15 septembre dernier.
Devant les habitants des différents villages de la commune, le bourgmestre Claude Leruse ouvre la séance en prenant la parole. «Un premier schéma avait été présenté début 2014, nous avions eu 77 réclamations. Nous avons apporté des modifications, une cinquantaine de demandes ont obtenu satisfaction. Aujourd'hui, nous vous le représentons». À noter que ce nombre important de réclamations venait de la demande de déclasser certains terrains à bâtir.
Diana Matala, du bureau d'études, présente le plan en long et en large. Entre autres, il vise principalement à regrouper les zones d'habitat et ainsi affiner le plan de secteur dans chaque village, ce qui pose visiblement problème. Et nombreux sont les citoyens à se demander la nécessité et l'utilité d'un tel schéma. «Qu'est-ce que la Commune a à gagner avec un schéma comme celui-là?», s'exclame une personne dans la salle. La réponse de Claude Leruse ne se fait pas attendre. «Les Communes réalisent un schéma pour qu'elles puissent mieux gérer leur territoire, que le sol soit utilisé de manière parcimonieuse. Il permet aussi de ne plus construire n'importe où. Ce que nous voulons, c'est organiser le développement de la commune sur les vingt années à venir», explique-t-il. À d'autres habitants d'intervenir: «Un schéma de structure n'est pas obligatoire, de plus, il n'a aucune valeur réglementaire». Guy Schmitz se lève et prend la parole: «Il va le devenir. On ne fait pas ce plan pour s'amuser. À partir de janvier 2017, nous aurons des réunions avec le Plan communal de développement rural (PCDR) qui vont nous permettre d'avoir 80% de subsides sur certains projets. Si nous n'avons pas de schéma, il n'y a pas de PCDR. Nous voyons avant tout l'intérêt de la commune», affirme-t-il.
«Un peu de souplesse, par pitié!»
Ce qui pose également problème, c'est la mise en œuvre des zones différées et chacun y va de sa réclamation personnelle. «C'est insensé de refuser la mise en œuvre d'un bien à un propriétaire, acquis avec de nombreuses années de travail. Vous amenez de la rigidité là où il y en a déjà par la législation wallonne. Notre souhait, c'est qu'il y ait de la souplesse, par pitié! Si un privé souhaite équiper sa zone différée, pourquoi refuser s'il prend l'équipement en eau et électricité à ses frais?». Diana Matala reprend la parole: «Je comprends que ça puisse choquer certains propriétaires».
Certains s'interrogent encore sur les subsides octroyés pour faire ce schéma, tandis que d'autres demandent s'il est possible de faire un recours contre ce document. «Cette étude a coûté 60 000 euros, avec 70% subsidiés par la Région wallonne, dit Claude Leruse. Et bien entendu, ceux qui ne sont pas d'accord avec cet outil peuvent faire un recours».
En attendant, une étude publique a débuté ce 19 octobre et se terminera le 21 novembre. Les citoyens ont donc 30 jours pour déposer leurs réclamations et modifications supplémentaires. La Commission consultative de l’aménagement du territoire et de la mobilité aura 45 jours pour approuver ces modifications. Ce sera ensuite au ministre de l’Aménagement du territoire, Carlo di Antonio, de donner son accord dans les deux mois.