100 hectares en zone naturelle ? C’est non !
La possibilité de faire passer, via le schéma de structure, 100 hectares du territoire en zone naturelle, a été recalée d’emblée par le conseil.
Publié le 17-09-2016 à 06h00
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Non, il n'y aura pas 100 hectares du territoire gouvion qui passeront en zone naturelle. Ce projet est mort-né ce jeudi au conseil communal. Un conseil presque entièrement dévolu à l'adoption provisoire du schéma de structure. Une assistance inhabituelle pour ce point qui pousse le bourgmestre, Claude Leruse, à interrompre la séance pour permettre au public de poser ses questions. Cette possibilité de faire passer 100 hectares de terrain en zone naturelle avec à la clé une demande de modification du plan de secteur est un point que le bourgmestre, avoue-t-il «découvre.» Alors qu'actuellement, la commune ne compte que 8 hectares de zone avec ce statut, il était possible, via le schéma de structure, de faire passer les abords des cours d'eau dans ce giron. De l'aveu même de la représentante de la société Agora, chargée de l'étude, la région wallonne, incite maintenant à ne pas franchir le pas et à se contenter d'attirer l'attention sur la protection de ces territoires.
Copie revue
Matériellement, ce seront des hachures sur le schéma de structure. Des hachures qui ne contentent pas tout le monde. André Hubert note à ce sujet: «On sait ce que ça veut dire. On dit que ce n'est pas contraignant puis ça change. Regardez les zones Natura 2000. On a dit aux gens pas de dangers, vous ne payerez même plus de droits de succession. Résultat aujourd'hui: on ne peut plus rien y faire. Le schéma de structure est légalement un document non contraignant qui sert à orienter la politique d'aménagement du territoire pour les dix, quinze ans à venir. » «C'est un affinage du plan de secteur», glisse-t-on chez Agora. Une première mouture avait été soumise à enquête publique en 2014. Elle avait enregistré 77 courriers.
En cause: la volonté de déclasser plus de 70 hectares de zone à bâtir. Levée de boucliers immédiate. Le bureau d’étude, le collège, le comité d’accompagnement ont revu leur copie. Elle va de nouveau être soumise à enquête avant de poursuivre son parcours administratif.
Minimaliste?
Une version résolument plus «light.» que n'accepte pas André Hubert: «Je voterai contre (tout comme Renaud Brion NDLR). Cette version est minimaliste, et je ne vous en incombe pas la responsabilité. Je le regrette pour un document qui doit nous donner une vision future», dit-il.
Véronique Léonard, elle, déplore l'attention portée à des dossiers plus précis au détriment de la vision globale. Elle vote cependant favorablement. Jean-Marie Massard, lui, opte pour l'abstention: «Je n'aime pas le terme de hiérarchisation. Cela implique un classement. Oui, il y a un pôle, Gouvy, mais tous les autres villages font partie de la commune. Je ne veux pénaliser personne. Je reprends la parole de Michel Onfray: On a que quand on est».
Pour sa part, le mayeur synthétise: «Je peux faire miennes beaucoup de vos remarques, mais cet outil sera ce que l'on en fera».