Les deux frères étaient armés
Antoni et Thimothy Evrard avaient l’intention de faire un coup, à la friterie Les Frangines. Ils comparaissent ce jouren chambre du conseil.
Publié le 26-08-2011 à 08h48
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L’idée aurait été émise par Antoni Evrard, peu de temps avant le 15janvier 2011. Sans argent, ce jeune homme résidant depuis peu à Amberloup aurait dit à son frère, Timothy, vouloir faire un coup. Sur quel ton ? Et avec quelle intention réelle ? Le coup a, lui, été fait. Il a coûté la vie à Geneviève Trembloy, la tenancière de la friterie Les Frangines, à Gouvy. Elle a été tuée d’une balle dans la tête, par Timothy Evrard, en aveux, le long de la N892, à Halconreux. Arrêtés lundi et placés sous mandat d’arrêt en soirée, les deux frères comparaissent ce vendredi matin en chambre du conseil. Âgés d’une vingtaine d’années, ils sont inculpés de meurtre pour faciliter le vol.
« Mon client n'imaginait pas un seul instant les conséquences, souligne l'avocate d'Antoni Evrard, Me Jocelyne Olivier. Influençable, il a vécu très mal ce drame. Nous sommes bien conscients de la douleur de la famille. »
Le 15janvier 2011, les deux hommes sont en route. Timothy, résidant près d'Anvers, a l'habitude de « descendre » en Ardennes, chez son frère. L'alcool coule souvent, lorsqu'ils se voient. Ils ont perdu leur père il y a deux ans, suite à un accident de travail dans une scierie, où Antoni était aussi employé. Chacun a une arme, au moment de quitter. « Antoni Evrard assure que la sienne n'était pas chargée », précise son avocate.
Ils auraient d’abord effectué un crochet par Lierneux à bord de leur Renault Clio, là où habite leur grand-mère. Ensuite ? Ils seraient arrivés à la friterie. Geneviève Trembloy la quittait, en voiture, au volant de sa Renault Kangoo. Cette mère de famille appréciée de tous avait fini sa journée.
Sans doute une cour d’assises
L’un des deux frères y passait de temps en temps avec sa compagne, en tant que simple client. Sur la N892, une manœuvre aurait été effectuée, pour obliger la tenancière à s’arrêter et la braquer. Antoni Evrard aurait été chercher la caisse contenant l’argent dans le coffre. Un coup de feu serait alors parti, tiré par son frère. Pris de panique, le premier cité aurait abandonné la caisse fermée avec l’argent – moins de 300€ – sur le toit de la Renault Kangoo. Incapable de conduire, il se serait mis sur le siège passager et Timothy Evrard aurait repris le volant. Ils emportent tout de même un sac et des clés de la victime, laissée morte dans son habitacle. Selon nos informations, une fois ce meurtre gratuit commis, ils se seraient rendus au Grand-Duché. C’est là qu’ont été retrouvés le sac et les clés, au complexe commercial Knauf-Deiffelt. La voiture aurait aussi eu un accident, ce qui n’aurait pas empêché le duo de poursuivre cette virée mortelle dans la région d’Anvers.
Il se pourrait que les enquêteurs n’aient pas encore mis la main sur les deux armes. Antoni et Thimothy Evrard ont vécu depuis sept mois avec ce terrible secret dans leur tête, tandis qu’une famille attendait de connaître la vérité. C’est sans doute devant une cour d’assises qu’ils devront un jour s’expliquer sur leurs actes et le long silence qui a suivi.¦