Un des deux frères aurait avoué le meurtre de Gouvy
Thimothy Evrard serait l’auteur du coup de feu mortel sur Geneviève Trembloy, la tenancière de la friterie Les Frangines, le 15 janvier. Mobile : le vol.
Publié le 25-08-2011 à 07h43
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Le vol, pour mobile. Un vol au butin ridicule, mais aux conséquences tragiques. Le samedi 15 janvier dernier, Geneviève Trembloy a été tuée d’une balle dans la tête, sur la N 892, à Halconreux. Un crime gratuit. Un crime dont les deux auteurs présumés, mais qui seraient impliqués à des degrés divers, sont aujourd’hui derrière les barreaux.
Après sept mois d’enquête, le Service d’enquête et de recherche (SER) et la police judiciaire fédérale de Marche-en-Famenne ont fini par serrer Anthoni et Thimothy Evrard, deux frères d’une vingtaine d’années. Le second cité serait l’auteur du coup de feu mortel. D’après nos informations, il serait passé aux aveux.
Les deux individus ont été interpellés lundi en matinée. Anthoni Evrard réside dans la commune de Sainte-Ode, et son frère est domicilié en Flandre, près d’Anvers. Ils ont été inculpés de meurtre pour faciliter le vol. Ce triste 15janvier, entre 20 et 21 h, Geneviève Trembloy (39 ans) rentre à son domicile, à Gouvy. La tenancière de la friterie «Les Frangines» a achevé sa journée de travail. Une mère de famille sans histoires et appréciée de tous dans la commune.
À Halconreux, son véhicule, une Renault Kangoo, est percuté par une Renault Clio. Elle sera tuée d’une balle dans la tête et les voleurs emporteront son sac et des clés. La caisse avec la recette du jour n’est pas dérobée: les auteurs l’abandonnent sur le toit de la Renault Kangoo.
Deux jeunes en décrochage
Comment les enquêteurs ont-ils fini par remonter jusqu’aux frères Evrard ? Le parquet se refuse toujours à tout commentaire sur le dossier. Tout juste sait-on qu’ils ont un membre de la famille installé à Lierneux et qu’ils ont peut-être transité par là avant. Un des deux frères s’arrêtait également de temps en temps à la friterie avec sa compagne. Et puis, la Renault Clio, accidentée, aurait peut-être été conduite chez un garagiste. Les clés et le sac seront retrouvés près du complexe commercial Knauf-Deiffelt, au Grand-Duché.
Tous deux en décrochage, après une jeunesse chaotique, les frères avaient l’habitude de consommer de l’alcool. Anthoni Evrard, sans boulot, décrit comme influençable par une de ses amies, aurait été embarqué dans cette virée mortelle. Son frère, connu pour d’autres méfaits moins graves, débarquait de temps à autre chez lui. Dans le village où il résidait depuis peu, sa présence était plutôt discrète.
«Je n'arrive pas à comprendre comment il a pu se laisser entraîner», explique une connaissance, qui préfère garder l'anonymat. «C'était un jeune homme qui était souvent prêt à rendre service. Quand j'ai appris ce qui s'était passé, lundi, je n'arrivais pas à le croire. C'est plutôt un suiveur.»
Les inculpés, qui restent présumés innocents, passeront tous les deux vendredi en chambre du conseil. À l’issue de cette comparution, on en saura peut-être davantage sur les circonstances d’un drame qui, depuis sept mois, laisse une famille dans une insupportable attente. ¦