Elle a dit
Publié le 12-05-2011 à 07h00
Il est parfois question d’amnistie devant les Chambres. Un sujet sensible qu’Irène Frères ne veut pas trancher, malgré tout le mal qu’elle a enduré: « Je suis chrétienne et donc je ne peux pas être en colère. Moi, je suis tranquille avec ma conscience. Ceux qui ont mal agi peuvent-ils en dire autant ? Je ne veux pas vivre avec la vengeance chevillée au corps, mais vivre dans la tranquillité et l’apaisement ».
Séparer la Belgique ?
Irène Frères ne veut pas entendre parler de partition de la Belgique. « Le pays doit absolument rester uni. »
Chevalier et invalide
Irène Frères a été faite chevalier de l’ordre de Léopold II. Elle est titulaire d’autres distinctions. Elle a conservé une infirmité importante de son séjour dans les camps allemands. Ce qui ne l’a pas empêchée de travailler dur toute sa vie professionnelle.
Bakélite: danger
« Dans un camp, du côté de Rheinbach, nous devions limer de la bakélite pour faire des interrupteurs. On faisait cela du matin au soir. Quand on se mouchait, c’était tout brun. Je ne sais pas si c’était dangereux ».
Chou providentiel
« Après un mois ou deux, on est parti en train. Il a été bombardé par les Américains. La locomotive a été démolie, il y a eu un mort dans notre wagon, mais dans celui qui était derrière le nôtre, ils ont tous été tués. On est resté coincé une journée entière sans boire, ni manger. Ce n’est que le lendemain qu’un soldat nous a ouvert la porte. Il était armé. On était en pleine nature. Nous sommes descendus dans un champ de choux. On s’est rué sur les feuilles pour les manger. On a fait des réserves. C’était providentiel. »