Le meurtrier, un voisin de «Gene»?

Lundi soir, les policiers du SER de Marche, des policiers locaux de Gouvy ainsi que le labo de la police judiciaire fédérale de Marche ont mené des perquisitions à la demande de la juge d’instruction de Marche, Catherine Mailleux.

Ils ont fait une descente au domicile de Patrick Maquel, 22 ans, et de sa compagne, au numéro 12 rue du Chêneux à Gouvy, à moins de 100m de l’habitation de Geneviève Trembloy, rue du Centre.

Le lendemain mardi, les policiers ont aussi examiné un endroit à la rue de la Gare, près de l’ancienne fabrique de meubles Parmentier.

Vol pour faciliter le meurtre

L’enquête relative au meurtre de Geneviève Trembloy a progressé rapidement au point que mardi en fin de journée, le suspect, Patrick Maquel, a été présenté à la juge d’instruction marchoise et placé sous mandat d’arrêt pour « meurtre en vue de faciliter le vol ».

De quel vol s’agit-il ? A priori, pas de la caisse contenant la recette de la journée du samedi 15 janvier. Ce soir-là, quand elle a été tuée, Geneviève Trembloy transportait avec elle dans sa voiture la recette de sa journée de travail à la friterie « Les Frangines », un établissement qu’elle tenait à côté du terrain de football de Bovigny. L’agresseur n’aurait apparemment pas emporté cet argent.

Par contre – et c’est pour cela qu’il est inculpé de meurtre en vue de faciliter le vol -, Patrick Maquel a été retrouvé en possession du sac à main de la victime ainsi que de ses clés !

Autre fait troublant : même si l’intéressé nie farouchement toute implication dans les faits, il a beaucoup de difficultés à fournir un alibi et à détailler clairement son emploi du temps la soirée du 15 janvier.

Patrick Maquel, rappelons-le, est toujours présumé innocent. Il comparaîtra ce vendredi devant la chambre du conseil de Marche.

Geneviève le connaissait

Hier à partir de 16h, les infos radio ainsi que les publications sur les sites web des journaux ont suscité une vague d’émotion et en même temps d’étonnement dans la région de Gouvy.

Le suspect arrêté, Patrick Maquel, était un proche voisin de Geneviève Trembloy et des parents de celle-ci. Les deux jeunes enfants de la compagne de Maquel venaient d’ailleurs jouer régulièrement aux abords et dans la maison de Geneviève. «Geneviève était un soleil permanent. Elle s’entendait avec tout le monde, et sans doute aussi avec la compagne de M. Maquel », nous confiait hier soir un habitant de la commune.

Condamné le 24 décembre à Marche Qui est ce jeune homme sur lesquels pèsent les plus lourds soupçons dans le meurtre de Geneviève Trembloy ?

Né à Virton, le 15 octobre 1988, Patrick Maquel est de nationalité grand-ducale.Il n'est arrivé qu'il y a quelques années dans la commune de Gouvy. Avant cela, il aurait fréquenté une école secondaire à La Roche.

Il y a trois ou quatre ans, Maquel a bien essayé de travailler au sein du personnel communal de Gouy. Mais il n'y a pas laissé un souvenir marquant. «C'est un jeune qui a travaillé quelque temps chez nous au service voiries dans le cadre d'un contrat Wallo'Net. Mais si je me souviens bien, il était souvent absent », témoigne le bourgmestre de Gouvy, André Hubert.

Quelques aides du CPAS

Au 12 de la rue du Chêneux à Gouvy, Patrick Maquel s'est mis en ménage avec une jeune femme, déjà maman de deux enfants. Avec sa compagne, Patrick Maquel est devenu à son tour papa d'un petit garçon, le 15 décembre 2009. Soit trois jeunes bouches à nourrir. De quoi vivait le couple ? D'un millier d'euros par mois tout au plus, grâce aux allocations de chômage de la compagne.

« Patrick Maquel n'émargeait pas au CPAS, mais il a pu bénéficier de notre part d'aides ponctuelles en matière de mazout ou de chèques-repas », précise Alberte Clause, la présidente du CPAS de Gouvy.

La maison louée par le jeune couple à la rue du Chêneux est une habitation de l'AIS Nord-Luxembourg (Agence immobilière sociale).

10 mois de prison pour vol et recel

On vous le disait en introduction de cet article, ce jeune père de famille qui est aujourd'hui le suspect numéro 1 dans le meurtre de Geneviève Trembloy n'est pas un inconnu des services de police et de justice.

Il consomme régulièrement des drogues douces (et doit donc se procurer de l'argent pour acquérir ces substances).

Le 24 décembre, Patrick Maquel a par ailleurs été condamné par défaut par le tribunal correctionnel de Marche à une peine de 10 mois de prison et 143 €. Il ne s'est pas présenté à l'audience, mais n'a toujours pas formulé d'opposition à son jugement. Il a été reconnu alors coupable du vol d'un GSM et du recel d'objets volés, à Gouvy. D. Z. et E.Lk.