Éric Legrain, de Beho (Gouvy), aura la frite à Shanghai
Éric Legrain va voir quatre de ses tableaux exposés à Shanghai durant l'exposition universelle. Rencontre avec ce personnage.
Publié le 10-04-2010 à 10h00
Nul n'est prophète en son pays. Cet adage pourrait s'appliquer à Éric Legrain, artiste peu connu dans sa région mais qui va avoir l'occasion de faire découvrir son travail à des milliers de personnes lors de l'exposition universelle de Shanghai.
Cet habitant de Beho a décidé de forcer la chance en démarchant qui de droit afin de pouvoir exposer ses oeuvres à Shanghai lors de l'exposition universelle.
Né à Namur, diplômé des Beaux-Arts de Liège, des expositions aux quatre coins du monde, voilà rapidement un bref aperçu de cet artiste hors du commun.
« Quand je veux quelque chose, je l'obtiens », sourit-il. Et il a eu raison d'insister.
Après un premier projet refusé, il a été remarqué par Benoît Gersdorff, fondateur de « L'essentiel », un groupe d'organisation d'événements qui sera responsable de l'espace restauration du pavillon belge à Shanghai. Un chemin du combattant qui se termine sur une réussite pour Éric Legrain, même s'il est en marge de l'organisation.
« Ce n'est pas quelque chose d'officiel, explique-t-il. Cela a été difficile de pouvoir arriver à ce résultat car je n'ai jamais réussi à joindre les bonnes personnes. Par contre j'ai été aidé par le cabinet du ministre Courard, en charge de l'Intégration sociale et de la Lutte contre la pauvreté. Cela m'a permis d'ouvrir certaines portes ».
Une friture à la belge
Au final, Éric Legrain verra quatre de ses oeuvres, de la série « Friture », exposées dans le fritkot présent dans le pavillon belge durant toute la journée de l'exposition universelle. Elles représentent chacune un fritkot de chaque région, un bruxellois, un wallon, un flamand et un germanophone. « J'aime beaucoup les fritkot, je suis d'ailleurs un passionné de frites, raconte Éric Legrain. J'ai commencé à travailler ces oeuvres en 2001 et j'y ai ajouté des modifications au fil du temps. Comme ces images vont rester exposées 6 mois dans une baraque à frites, quand je vais les récupérer elles seront imprégnées des odeurs de frites, une sorte de valeur ajoutée », sourit-il amusé.
Par contre, pas de voyage en Chine pour l'artiste, « c'est Benoît Gersdorff qui va se charger d'installer mes tableaux et comme je n'ai pas d'invitation officielle, on peut dire que je me cache. J'aimerais beaucoup participer à la fête mais je ne peux pas y aller par mes propres moyens ».
« Je suis fier de représenter la Belgique, surtout que le fritkot est le symbole de notre pays partout dans le monde. C'est un peu le message de cette oeuvre, l'unité. D'ailleurs je suis peut-être un des derniers à croire en la Belgique », termine-t-il joyeusement.
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