Séance amputée de la minorité
Après que la secrétaire puis le bourgmestre soient revenus sur les propos que Guy Andrieu a tenus dans nos colonnes, la minorité s'en est allée.
Publié le 03-04-2010 à 10h00
Jeudi soir, la séance du conseil communal de Gouvy n'avait pas encore réellement débuté qu'elle se voyait amputée de ses six conseillers minoritaires. C'est qu'avant que le bourgmestre n'ouvre la séance, la secrétaire communale Christiane Labrune l'a sollicité pour prendre la parole. Par son intervention, elle faisait allusion à une interview du chef de la minorité Guy Andrieu diffusée dans nos colonnes quelques semaines auparavant. Si Guy Andrieu ne l'a jamais critiquée, elle a tout de même pris la parole pour défendre son administration qu'elle jugeait égratignée par ses propos.
Regarder vers l'avenir
Dans sa déclaration, Christiane Labrune a répété toute sa motivation pour le poste qu'elle occupe ; d'ailleurs, son intervention le prouve, puisqu'elle aurait très bien pu ne pas réagir par rapport à des critiques émises sur une période ne la concernant pas. « Pour conclure, je souhaiterais que chacun d'entre nous regarde vers l'avenir et non vers le passé .»
Ce fut ensuite au tour du bourgmestre André Hubert de revenir sur les accusations dont le collège a été victime lors du dernier conseil. « Lors de toutes ces accusations, il est fait mention de fraudes, de violation, de non-respect de la loi et du budget, déclare le bourgmestre. Un montant financier est cité (35 294,44 €). Montant tellement précis qu'il ne devrait s'agir que de chiffres issus de documents officiels... Alors la question que tout le monde se pose : qu'en est-il exactement ? » Dans la réponse qu'il apporte, André Hubert rappelle qu'en 2008, le conseil communal a décidé d'acquérir des machines de menuiserie pour que les ouvriers puissent réaliser eux mêmes quelques travaux. Il précise aussi que pour que les ouvriers puissent travailler, il fallait donc acheter du bois. Que pour cela, ils ont « cherché le fournisseur qui puisse nous préparer et nous livrer la marchandise dans les meilleures conditions. Les contacts ont été pris oralement, par téléphone, mais aussi lors de visites chez les fournisseurs potentiels. » Il déclare ensuite qu'entre mars et novembre 2009, trois achats de bois pour un montant total de 7 015,26 € ont été effectués et les factures payées. Qu'en fin 2009, un bon de commande pour un montant de 7 554,35 € a été passé au fournisseur qui a livré la marchandise. « Nous sommes donc fin décembre 2009, avec des commandes totales effectuées pour un montant de 14 569,91 € et non 35 224,44 €. » Le bourgmestre poursuit ensuite avec ce qui a été plus compliqué : « Notre receveuse régionale, Mm e Maquet, a estimé que ce marché n'avait pas été suffisamment formalisé (pas de documents papier) et que dès lors, elle n'acceptait pas d'endosser la responsabilité du paiement de la facture émise par le fournisseur. (...)« Nous avons donc formalisé un marché de fourniture de bois en 2010. Le marché ayant été exécuté avec la procédure classique de gré à gré, il a été attribué et notifié en date du 17 mars 2010... à l'entreprise la moins disante et qui répond le mieux au tableau de fournitures souhaitées ; celle qui nous a fourni le bois en 2009. Preuve, s'il en faut, que nos consultations orales de 2009 avaient été effectuées en bon gestionnaire. Des contacts ont été pris avec la tutelle et un dossier est maintenant prêt à être transmis. »
Après ces explications, André Hubert estimait que les accusateurs devraient « non seulement reconnaître officiellement que leurs accusations sont inexactes, mais qu'ils sont redevables envers le collège d'excuses formelles ». Par la voix de son conseiller Claude Leruse, la minorité a tenté de réagir, mais la chose leur ayant été refusée, la minorité tout entière a préféré quitter le conseil... avant même qu'il ne commence. De toute façon, il avait été décidé auparavant dans leur camp de ne plus débattre au conseil. P.K.