Le secrétaire communal, un directeur général
Qui veut devenir secrétaire communal ? On ne se presse pas au portillon. À cause de quoi ? Manque de visibilité ? Sans doute.
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Publié le 01-04-2010 à 06h00
Jean-Pol Lecarte est pré sident de la Fédération des secrétaires communaux de la province. Le 28 mai prochain, tous ses collègues de Wallonie sont invités en congrès à Marche pour parler du métier. Qui sait en effet ce que fait un secrétaire communal ? Peu de chances que vous dressiez le bon profil tellement cette fonction est devenue complexe, variée. Quand on fait le tour des auditoires, très peu d'étudiants parlent de faire carrière comme top manager dans une Commune que cela soit comme secrétaire ou receveur communal. Pourquoi ? Personne ne sait ce que c'est et il n'y a pas de formation pour cela dans nos universités. C'est donc le chien qui se mord la queue ?« Il y a déjà cette appellation obsolète de secrétaire communal ou de receveur. Pourquoi ne pas dire comme au Québec : directeur général et directeur financier pour le poste de receveur ? Ce serait déjà plus proche de ce qu'on fait et plus parlant pour un jeune. Il faut leur montrer que ce métier est un travail d'équipe. À Marche-en-Famenne, je travaille avec une vingtaine d'universitaires. Je suis responsable de tous les services. Sans directeur des ressources humaines, sans ingénieur chef des travaux, sans juristes, etc. je ne peux rien faire. »
Attirer les diplômés dans la fonction
On l'a vu récemment à Gouvy où le bourgmestre avait fait appel à une société privée spécialisée dans les ressources humaines pour trouver un top manager comme secrétaire. Cela n'a pas marché. Pourquoi ? « Parce que le profil qu'avaient le bourgmestre et la société privée de la fonction n'était pas juste. Nous voulons que ces métiers soient mieux compris pour attirer les diplômés dans la fonction. À Marche au bout de deux ans, nous n'avons pas trouvé de receveur communal. » conclut M. Lecarte.
Difficulté de recruter mais aussi de payer ces gens qualifiés comme ils le méritent, d'autant plus qu'ils sont responsables en cas de pépin.
On a vu les secrétaires de Ghislenghien, Libramont, Charleroi ou Namur traînés en justice.
« Vous pouvez vous retrouver devant un juge pour une simple erreur encodage. C'est vrai, mais il ne faut pas noircir le tableau.
C'est vrai qu'il s'agit d'un métier à risques à ce niveau, comme tout travail de ce type. Quand j'ai commencé en 1981, il y avait quelques volumes sur la loi communale.
Aujourd'hui avec les décrets, les amendements au code wallon de la démocratie, c'est une armoire pleine à craquer. Le métier a fort évolué. Quand tout cela aura été bien compris, seulement à ce moment-là on pourra aborder le volet financier. » C'est vrai que pour recruter ou garder un excellent directeur général ou un directeur financier, il faut un salaire à la hauteur.