« Des accusations capitales et graves »
La minorité a refusé le débat lors du conseil de mercredi. D'après elle, le collège a violé à la fois le budget voté et la loi communale.
Publié le 26-02-2010 à 06h00
Le dernier conseil communal de Gouvy, en janvier, avait été chahuté par les habitants de Langlire venus dans l'espoir de réponses concernant leur eau polluée. Le conseil de mercredi a une nouvelle fois pris une tournure particulière : alors que le budget 2010 était voté, aucun débat n'a eu lieu durant toute la séance. Cette démarche, orchestrée par la minorité, a été réalisée dans le but de marquer le coup : pour elle, le collège aurait violé à la fois le budget voté et la loi communale.
Après le troisième point, concernant l'approbation du budget 2010 (lire notre encadré), et alors que le bourgmestre André Hubert s'attendait à répondre à diverses questions, le conseiller Claude Leruse a annoncé la couleur : « Nous ne poserons aucune question sur le budget car nous avons estimé que cela ne valait pas la peine d'en débattre. Nous ne prendrons pas non plus la parole à propos des points inscrits à l'ordre du jour, quel qu'en soit l'intérêt et ce, de manière à arriver plus rapidement au terme de ce conseil, moment où notre porte-parole vous fera une déclaration qui expliquera notre comportement. Vous pouvez dès à présent enregistrer nos votes : non pour le budget à l'ordinaire et à l'extraordinaire, et abstention pour tous les autres points. » Motus et bouche cousue Les treize autres points ont donc défilé aussi rapidement que privés d'informations les concernant. L'explication, tant attendue entre-temps, sur le comportement de la minorité est donc arrivée, de la bouche de Guy Andrieu. La voici : « Notre groupe, à l'unanimité, a pris la décision de ne pas débattre du budget, qui est l'acte le plus important d'une année de vie de la commune, dans la mesure où nous avons maintenant la preuve que le collège viole, à la fois le budget, et à la fois la loi communale. » Guy Andrieu, toujours au nom de la minorité, cite alors ce qui constitue d'après eux un exemple parmi d'autres, au cours de l'année écoulée : « Le collège a effectué des achats de bois auprès de la même entreprise pour un montant de plus de 35 000 €, sans appel d'offres et sans cahier des charges, soit plus de 5 fois le montant à partir duquel la loi exige que l'on respecte les procédures imposées pour attribuer un marché. Le collège a pris la décision de commander à cette même entreprise alors que les marchandises avaient déjà été livrées et facturées. On s'interroge évidemment sur l'intérêt de stocker des bois pour plus d'un million quatre cent mille francs... Dans ces conditions, nous ne voyons pas à quoi un budget pourrait encore servir. » À cela, la réponse du bourgmestre ne s'est évidemment pas fait attendre : « Ces accusations portées à l'encontre du collège sont d'une importance capitales et graves. Je me réserve le droit de porter plainte, et chacun devra s'expliquer, mais pas devant moi. Je peux en tout cas déjà dire que ces accusations sont non fondées. Mais si vous en avez l'envie, vous venez me trouver afin d'en discuter, et je vous rappellerai comment on a déjà dû travailler par le passé. »