Incendie à Gouvy : 4 ans et 10 mois
Pour avoir bouté le feu à l'appartement de sa femme, Farid Moussaoui écope de quatre ans de prison, plus vol et destruction.
Publié le 13-02-2010 à 06h00
En écoutant la lecture de son jugement par le président Luc Riguelle, Farid Moussaoui, menottes aux poignets, balance d'un pied sur l'autre : on voit la pression qui monte en lui.
« Animé par la jalousie, il a mis le feu à l'appartement de son épouse pour effacer les souvenirs et empêcher qu'elle ait des relations sexuelles dans leur lit », dit en substance le juge.
Pour des menaces et pour des coups à sa femme lorsqu'il l'a tirée brutalement de sa voiture pour partir en cavale, il est acquitté.
Mais pour le reste, l'addition est salée : quatre ans pour l'incendie volontaire, la nuit, d'un bâtiment qu'on sait occupé ; le minimum est de trois ans. Le juge souligne qu'il a mis les occupants en danger sciemment, puisqu'il a expliqué avoir poussé sur tous les boutons de sonnettes avant de partir. Par conséquent, il a accepté le risque qu'il faisait prendre aux occupants de l'immeuble. Plus six mois pour le vol avec violence de la montre d'un autre détenu et quatre mois pour avoir détruit sa cellule.
Au moment des faits, le 11 mai dernier, Moussaoui arrivait en congé pénitentiaire chez lui à Gouvy. De ses antécédents, des expériences passées, mentionne le magistrat Riguelle, il n'a retenu aucun apprentissage ; il n'a exprimé que peu de regrets. Il est toujours aussi psychopathe, violent et vindicatif, mais le jugement retient comme circonstance atténuante le contexte passionnel.
Au moment de partir, le condamné ne peut plus se retenir : il accepte les quatre ans, les quatre mois aussi, mais pas les six mois : « Je n'ai jamais volé cette montre, ce n'est pas vrai ! » Les policiers le poussent vers la sortie. « Et je ne suis pas un psychopathe, un psychopathe c'est quelqu'un qui est violent quand il n'obtient pas ce qu'il veut », crie-t-il au président. Les policiers le sortent de la salle d'audience.
Le parquet avait requis six ans pour l'incendie volontaire, un an pour le vol et six mois pour la destruction de la cellule. La défense avait plaidé l'indulgence.E. Lk.