L'eau de Langlire, ennemie du pouvoir communal
Les habitants de Langlire sont venus en nombre au conseil, espérant des réponses, et retrouver la confiance envers leurs représentants.
Publié le 29-01-2010 à 06h00
Le problème qui occupe les esprits actuellement dans la commune de Gouvy, c'est la pollution de l'eau au village de Langlire. Ce point n'était pas inscrit à l'ordre du jour du conseil, mais il a longuement été discuté.
Les habitants du village se sont d'ailleurs rendus en nombre à la réunion du conseil, presque chaque famille de Langlire y étant représentée. Mais ils sont certainement retournés déçus, car ce à quoi on pouvait s'attendre s'est produit : le bourgmestre André Hubert tentant de relativiser la situation actuelle en expliquant que le problème est connu depuis longtemps (minimum 2002 d'après lui), tandis que Guy Andrieu, de la minorité, repoussait cette date à fin 2005.
Un manque de communication
Les deux hommes, forts de leur côté respectif, ne se sont cependant pas énervés trop longtemps, sans doute de peur d'être repris de volée trop violemment par l'autre camp.
Et puis ce n'est pas ce que le citoyen de Langlire attendait. D'ailleurs, un de ceux-ci et alors qu'il n'y était pas vraiment autorisé, a pris la parole pour leur faire comprendre que ce n'était pas ce qu'ils voulaient entendre. Ce qu'ils regrettent surtout, eux, ce n'est pas ce qui n'a pas été fait par le passé, mais le manque de communication actuel quant à la situation, qui dure depuis un bon mois maintenant.
Le bourgmestre reconnaît alors une erreur « d'avoir voulu rassurer la population. Mais maintenant, je ne fonctionnerai plus qu'avec les consignes de la Région Wallone. D'ailleurs, demain (lisez jeudi), je serai obligé de vous distribuer un toute-boîte pour vous dire de ne pas consommer l'eau du robinet. »
Une solution pour 5 millions
De cette discussion, le principal élément à retenir est qu'il y a eu des manquements par rapport au service d'eau, et que ceux-ci ne datent pas d'hier. Depuis quelques années, la situation d'eau polluée a été cachée aux citoyens, mais que ce soit André Hubert ou d'autres conseillers ayant siégés lors de législatures précédentes, personne n'avait l'air au courant de ces situations.
À l'heure actuelle, la solution pour rendre potable l'eau de Langlire serait de la chlorer davantage. « Comme ceci, nous ne
prendrions aucun risque. D'ailleurs, c'est comme cela que la Région Wallone fonctionne avec son réseau d'eau », avance le bourgmestre.
Mais la solution, qui devrait être idéale à terme, serait la construction d'une station de traitement. « Mais c'est un projet qui coûte environ 5 000 000 € et qui ne se réalise pas du jour au lendemain », explique André Hubert.
Pour clôturer les débats, Hubert et Andrieu s'accordent pour trouver du positif. D'après eux, la situation actuelle devrait au moins servir à sensibiliser tout le monde au problème, et à faire bouger les choses.
La moindre des choses lorsqu'on est citoyen de Langlire : « C'est bien de vouloir garder la gestion de ses eaux, mais il faut en être capable. »