Un prof rebelle qui « montre le mauvais exemple à ses élèves »
Le tribunal correctionnel de Marche a condamné Benoît Toussaint, pour outrage et rébellion, à huit jours de prison avec sursis. Le jugement recadre ce prof de français de l'école secondaire de Limerlé.
Publié le 08-01-2010 à 06h00
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Le vendredi 27 novembre, la police procédait à la perquisition de l'école « Périple en la demeure », à Limerlé (Gouvy). Cette école expérimentale applique la pédagogie nomade, l'autogestion conjointe par les enseignants et les élèves.
Cette perquisition, consentie par la préfète de l'athénée de Vielsalm dont l'école est une dépendance, visait principalement à trouver de la drogue, dont la présence était fortement soupçonnée par police et parquet.
Lors de la perquisition, Benoît Toussaint, professeur de français, a refusé de se redresser afin qu'un chien drogue le renifle, puis il a lancé son café et a insulté les policiers. Il a fait mine de partir et a été plaqué à terre et menotté.
Au-delà des arguments de droits, le jugement rendu ce vendredi à Marche-en-Famenne évoque un certain nombre de valeurs fondatrices de la société et du droit.
Le président Luc Riguelle, à propos de la peine, retient le manque de respect du prévenu pour les autorités, sa réaction déplacée à la perquisition, et le « mauvais exemple qu'il a montré à ses élèves auxquels il doit inculquer le respect ». La peine modérée et avec sursis relativise aussi la gravité intrinsèque des faits et veut, dit en substance, le jugement, « inciter le prévenu, qui n'a jamais manifesté aucun regret, à une réflexion rédemptrice . » « En outre, dit encore le juge, le battage médiatique autour de son comportement indigne constitue en soi déjà une peine . »
Quelques minutes après le prononcé, M. Toussaint, seulement représenté par son avocat, annonçait déjà qu'il interjetait appel.
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