Gouvy, 5 h du mat' : tout le monde descend

Ce train, très fréquenté par les travailleurs, emmène chaque matin 1 000 à 1 200 personnes vers Liège. « Il est toujours complet, explique le délégué des séries des conducteurs. À Gouvy, nous avons souvent une quinzaine de personnes, c'est à partir d'Aywaille qu'il se remplit ». Un blocage d'une heure a également été maintenu plus tard en gare de Bruxelles-Midi, occasionnant l'annulation d'une dizaine de trains.

Au départ de cette action surprise, une tentative de discussion entre les conducteurs de trains et la direction de la SNCB qui a échoué.

Dans un premier temps, selon la CGSP (seule à participer à cette action), les propositions des travailleurs ont été acceptées, ensuite, ils se sont heurtés à une porte close. « On comprend que la SNCB veut avant tout être rentable, on fait des propositions dans ce sens. Suite à ce refus, il y a eu une réunion de conciliation le 3 décembre, mais la personne principale n'était même pas là ! » C'est suite à cela que la CGSP a décidé de faire une action symbolique : « Nous ne bloquons le train que de 5h07 à 5h37 parce que nous ne voulons pas prendre les gens en otage, nous savons qu'ils doivent aller travailler. » Les passagers compréhensifs Les voyageurs ont apparemment bien compris le message. Jean prend ce train une fois par semaine pour se rendre à son travail à Bruxelles : « Ils ont raison de se battre pour garder des gares comme celles-ci et d'essayer de préserver les emplois. Ça ne me dérange pas trop, comme j'ai des horaires variables, je travaillerai plus tard pour rattraper mon retard. »

« Nous voulons plus de dialogue, explique un délégué de la CGSP cheminots. Quelles que soient les propositions, on ne nous écoute pas. On nous demande des prestations de réserves, et d'ici quelques années, on nous dira que ce n'est plus rentable et on va nous virer.

Depuis 1987, on diminue nos effectifs, nous sommes passés de 72 conducteurs à 27 ! » Une de leur proposition consiste à venir en renfort sur certaines lignes, comme Maastricht, dont le trajet ne se fait pas toujours à cause des retards. Les conducteurs qui sont sur place pourraient effectuer le remplacement, en l'occurrence les réservistes de Gouvy.

Reprise du dialogue

Un dialogue a finalement pu être établi lundi en fin d'après-midi, entre les responsables syndicaux de la CGSP et la direction de la SNCB à Bruxelles. Ils ont trouvé un terrain d'entente et une réunion va être organisée le 22 décembre à 10h30 à Gouvy.