Trois nuits et trente ans de bleu intense à Gouvy
L e Jazz & Blues a bien soufflé ses trente bougies. Ambiance sur les deux premiers soirs, aux notes jazzy. De A à Z ? Tout fut bonheur et réussite !
Publié le 11-08-2009 à 10h00
Géant ! Claudy Lentz, organisateur, l'avait bel et bien prédit. Le 30e Jazz & Blues festival de Gouvy a été grandiose. Un trentième qui restera marqué dans les annales. Petits bouts d'émois à saisir à tous moments, public habité, alentours conviviaux... ont fait ce festival. Vendredi. Ce soir, il pleut autour de la vallée. Les éclairs surprennent au loin. La chaleur et la moiteur des dernières heures font place au petit air frais qui réveille. Le jazz en a pour deux jours dans le coin. Le jazz, la note bleue, la note des petits riens, celle qui voilà un siècle, savait exprimer mieux que quiconque la notion du dur labeur.
Sept à la fête pour commencer dans un chapiteau bien vivant avec les Français de Pink Turtle. Du libre, de l'hirsute multiplié par sept ! Pendant ce temps, dans le Club, les p'tits jeunes liégeois de Klezmic Zircus balancent les instruments à tout va.
Il y a un peu de l'ambiance à la Emir Kusturica dans le visu et dans les oreilles. Les murs transpirent.
L'endroit est bondé. Retour au creux du chapiteau. L'air est au sax avec le Sylvain Beuf trio. Épatant.
« C'était du lourd », saisit-on dans le public après-coup... Plus qu'attendu, le trompettiste américain Tom Harrell. Le musicien, « autiste » quand l'instrument est en veille, se voit transfiguré quand les notes l'appellent. Intense. Le public, les yeux en ronds de billes, s'immisce dans cette atmosphère qu'il n'oubliera pas de sitôt.
Une maison blues, attachée à la pérennité
Samedi.
« Les notes bleues éloignent décidément le temps gris et les déluges orageux ... » glisse Éric, un habitué du festival. Le deuxième jour s'ouvre aux côtés du soleil et du Russe Dmitri Baevky. Les campeurs de la veille ont pas mal composé avec la pleine lune du moment. Toutefois, les quelques poignées que nous avons rencontrées sont plus que jamais dans l'ambiance. C'est reparti pour un tour ! « Scotchant », les avis sont unanimes, Ignasi Terraza Trio & Joseph-Maria Farràs. En invité, Jesse Davis.
Les mains s'accrochent au bas des chaises. Certains yeux se ferment. Alors que les lampions, à l'extérieur commencent à s'illuminer et à voir balader toutes leurs couleurs par une petite brise fraîche entre les branches.
Il incarne la vitalité du jazz moderne. Il a une vraie envergure : les spots se rallument pour le pianiste Kenny Barron. La lune, contentée, est encore plus épanouie que la veille...
Demain dimanche, la ferme familiale des Lentz et de la Madelonne sera plus que jamais une maison blues, accrochée à la pérennité.