Le financement des écoles divise
Des lectures différentes de la proposition de refinancement des réseaux et bâtiments scolaires du ministre Daerden se traduisent en motions.
Publié le 27-03-2021 à 06h00
Les 300 millions octroyés par l’Europe pour les bâtiments scolaires de l’enseignement obligatoire dans le cadre de la transition écologique et surtout la proposition de répartition qu’en a fait le ministre Frédéric Daerden secouent les conseils communaux les uns après les autres. À Florenville comme à Habay, deux interprétations s’opposent quant à une motion pour interpeller le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour rappel et pour comprendre où le bât blesse: le ministre Daerden prévoit 58,5% des 300 millions pour le réseau scolaire de la FWB et 41,5% pour tous les autres réseaux: communal, provincial et libre. Or les élèves se répartissent à raison de 15 % en FWB, 35 % dans le réseau subventionné (provincial et communal) et 50 % dans le libre.
La minorité florenvilloise (cdH) a donc déposé une motion pour que soit respecté et mis en application l'article 24 de la Constitution qui garantit le principe d'égalité entre les enfants. «Avec cet adage " Un enfant égale un enfant ", l'enseignement officiel subventionné (communal et provincial) pourrait bénéficier de 37 millions supplémentaires. Les nombreux dossiers de rénovation des bâtiments scolaires introduits par les communes pourraient parfaitement s'inscrire dans les objectifs du PRR qui prévoit que tous les dossiers soient finalisés avant 2026», argumente Camille Maîtrejean.
Pas la même lecture
La majorité n'ayant pas la même interprétation a donc déposé elle aussi sa motion. «Cette répartition n'est pas vouée à perdurer et n'est qu'un élément parmi d'autres en ce qui concerne la rénovation des bâtiments et le financement des réseaux. Tout cela est appelé à évoluer. Le débat ne peut se réduire à opposer deux tendances sans nuances; celle qui souhaite que cette enveloppe budgétaire soit totalement réservée au réseau FWB et celle qui consiste à ce qu'elle soit répartie uniquement en fonction d'un élève égale un élève. Nous appelons donc le gouvernement de la FWB à poursuivre sa réflexion en vue d'une approche juste et équitable entre les réseaux, refusant toute conflictualité et toute approche qui ne serait fondée que sur la seule propriété des immeubles ou la seule question de la clé des élèves», explique la bourgmestre.
«Cette clé de répartition date des accords de la Saint-Boniface soit en 2001 avec une promesse du gouvernement de l'époque de rééquilibrer les choses pour 2010. Les gouvernements qui se sont succédé ont chaque fois réenterré le dossier et maintenant en parle de l'année 2038 pour atteindre ce rééquilibrage», conclut Julien Filipucci.