Face à deux divisions de blindés allemands, à Bodange et Strainchamps, en mai 1940
Bodange et Traquebois n’oublieront jamais le tragique 10 mai 40. Un vibrant hommage a été rendu aux Chasseurs ardennais tombés ce jour-là.
Publié le 11-05-2023 à 07h18
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Ce mercredi 10 mai, les commémorations patriotiques ont eu lieu à Bodange (Fauvillers). Pour rappel, en 1940 le village avait été le théâtre d’affrontements terribles entre les Chasseurs ardennais et l’armée allemande. Neuf soldats belges sont tombés au combat, vingt furent blessés.
En ce début d’année 1940, Bodange accueille un poste avancé du bataillon des Chasseurs ardennais. Il reste 75 hommes à Bodange et une vingtaine à Strainchamps pour supporter le choc. Contrairement à toutes les prévisions, qui prédisaient que l’Ardenne serait infranchissable pour les chars nazis, ils ont face à eux la 1re Panzer Division, à Bodange, et la 2e Panzer Division, à Strainchamps.
Au soir du 10 mai, la 1re Panzer Division devait être à Neufchâteau, elle n’y sera que le lendemain ; la 2e Panzer Division devait être à Libramont, elle n’y sera que le lendemain, aussi. Sans cette résistance héroïque, tout le 1er régiment des Chasseurs ardennais aurait pu se retrouver encerclé par l’armée allemande. Les hommes de Bodange se sont sacrifiés pour leurs camarades.
La reconnaissance
Deux sentiments animent les Fauvillersois, chaque année, quand ils se rendent au monument de Traquebois. Le bourgmestre Nicolas Stilmant précise: "Le premier de ces sentiments est symbolisé par les porte-drapeaux qui, chaque fois, sont en nombre, par la délégation des Chasseurs ardennais, qui ne manquerait pour rien au monde ce rendez-vous annuel, par les couleurs de l’écharpe que je porte, par les uniformes qui m’accompagnent dans ce moment solennel. Ce sentiment est la reconnaissance, la reconnaissance et le respect pour le devoir accompli. Il s’agit bien plutôt du sacrifice. Car, qu’aurait-on pu demander de plus à ces hommes ? Rien. Ils sont allés jusqu’au bout, jusqu’à donner leur vie."
Un silence complice !
Et le mayeur de conclure: "Demandez aux Ukrainiennes et aux Ukrainiens qui vivent cette horreur depuis plus d’un an maintenant. Là aussi, les démocraties ont trop longtemps laissé faire. Poutine a toujours été un homme de guerre, un homme qui écrase et qui prend, et notre aveuglement, notre silence complice, quand il a attaqué la Tchétchénie, la Géorgie, la Crimée, le Donbass, ne pouvait mener qu’à un conflit encore plus grand, une invasion d’un pays démocratique qui fait trembler tout un continent et qui prend les peuples dans la tourmente de trop nombreux massacres et de trop nombreuses tortures déjà documentées."