Buzenol : survoler la Gaume, en paramoteur, avec l’école de pilotage de Gilles Lempereur (photos & vidéos)
Gilles Lempereur a lancé son école de paramoteur et de parapente en octobre 2022. Il entretient cette vive passion depuis 2018 en parallèle de ses activités d’ambulancier et de kinésithérapeute.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/9b5fa97f-b4c4-474c-bd5f-0ec85199fa85.png)
- Publié le 09-06-2023 à 17h14
- Mis à jour le 10-06-2023 à 09h44
Une chaude journée de juin se termine en Gaume. Du côté de Buzenol (Étalle), le soleil se rapproche de plus en plus de l’horizon ; le vent se calme, la vue est dégagée. Les conditions sont idéales pour envisager un vol. "En général, on vole très souvent en début de journée, vers 6 h 00 du matin, ou en fin de journée, vers 20 h 00 ou 21 h 00. Mais le plus important, c’est d’avoir un temps dégagé et peu, voire pas venteux. Il est possible, aussi, de voler en hiver si les conditions sont réunies", explique Gilles Lempereur, notre instructeur.
Pilote, kiné et ambulancier
Dans une pâture, située le long de la N87 entre Étalle et Virton, Gilles prépare le matériel. Tout est soigneusement rangé et scrupuleusement inspecté. Hors de question de lésiner sur la sécurité. "Dans la vie de tous les jours, je suis kinésithérapeute-ostéopathe à l’ancienne gare de Buzenol et ambulancier au sein de la zone de secours. C’est un peu une déformation professionnelle, mais je ne plaisante pas du tout avec la sécurité. Je tiens à vérifier chaque vis et chaque boulon avant un vol", assure-t-il. Pour vous donner une idée du zèle, Gilles Lempereur marque au trait rouge chaque vis. Ainsi, au moindre écart, il peut visuellement la contrôler immédiatement. Cette passion, il la pratique quasi quotidiennement depuis 2018. "J’ai toujours eu l’envie de voler dans un coin de ma tête. Et puis, en 2018, je me suis offert un stage. Et depuis, je me suis entraîné. J’ai acheté du matériel pour, au final, ouvrir ma propre école en octobre 2022", raconte-t-il.

La famille des ULM
Chez "Lux Paragliding" (c’est le nom de l’école), on peut s’initier au parapente ou au paramoteur. Nous regardons notre professeur, interloqués. Nous pensions qu’il s’agissait de deux synonymes pour désigner un seul et même sport. "En fait, la famille des ULM (ultralégers motorisés) comporte plusieurs types de dispositifs. Il y a les paramoteurs, les parapentes, les pendulaires, les autogires… Un paramoteur, comme son nom l’indique, est une voile équipée d’un moteur. Alors que le parapente, ce n’est qu’une voile sans moteur", détaille Gilles Lempereur.
Du matériel sûr
Après le gonflage de la voile et les vérifications d’usage, l’heure est venue pour nous de nous installer dans le trike, ce chariot biplace à trois roues, équipé d’une grande hélice à moteur. La voile, aussi épaisse que du papier de cigarette, et les cordes (suspentes), aussi fines qu’un lacet, ne nous inspirent guère confiance. Gilles nous rassure aussitôt: "une voile peut supporter une charge de 450 kg environ. Tandis que chaque suspente peut résister à une tension de 200 kg. Et même si la voile venait à se déchirer ou qu’une suspente devait craquer, l’appareil est équipé d’un parachute de secours que l’on peut déployer très rapidement. Et en cas de panne du moteur, on plane tout simplement", complète-t-il.

Grâce au moteur 4 temps de 600 cm3, un vol peut durer jusqu’à 3 heures. Dans l’aéronef, on se retrouve assis comme dans un transat ; le passager se trouve tout à l’avant. Le pilote, lui, se situe juste derrière avec le dos collé au moteur.
Pour communiquer, nous sommes équipés d’un casque avec micro et écouteurs. "Croise tes bras, tiens tes mains autour des sangles ; nous allons décoller !", crachote Gilles dans l’écouteur de notre casque. Le décollage est impressionnant, mais pourtant, la vitesse n’est que de 40 km/h. C’est dans cette position vulnérable, et en dehors du confort d’une voiture, que l’on se rend compte véritablement de ce que représente une telle vitesse.
Comme les oiseaux
Nous voici à présent en l’air. Assez rapidement, nous sommes surpris par une ascendance d’air. "Comme les oiseaux, nous pouvons être aspirés à une vitesse de 3 ou 4 mètres par seconde à cause d’une ascendance thermique. Il s’agit d’une montée d’air. On en retrouve, généralement, sous les nuages", explique Gilles.

Si un vol ne se prépare pas n’importe comment, ni avec n’importe qui ; cela est également vrai une fois en l’air. Plusieurs règles doivent être respectées. "Déjà, avant chaque sortie, j’informe le bourgmestre de la commune concernée. Et puis surtout, il y a des zones qu’on ne peut pas survoler. C’est le cas des habitations ou encore des zones militaires. Pour les espaces naturels, on doit voler au minimum à 250 mètres d’altitude", explique notre pilote. L’appareil dépasse aisément les 300 mètres de hauteur. Nous redescendons sur le plancher des vaches en tourbillonnant très légèrement, comme une feuille morte.
Coûts et brevets
Après l’appréhension, place aux sourires. "C’est vraiment un moment que j’aime partager avec les gens. S’ils veulent aller plus loin, l’école peut louer du matériel, mais on peut s’équiper assez vite et pour plusieurs gammes de prix. Pour une voile de parapente neuve, c’est environ 3 000 euros. Si on rajoute le moteur, on rajoute 5 000 euros. Maintenant, si vous achetez d’occasion, vous pouvez facilement diviser les prix par deux", assure Gilles Lempereur.
Faut-il le préciser, aussi, il faut réussir un permis pratique et théorique pour voler seul. Gilles donne des cours de préparation aux examens. La formation de base peut-être effectuée en 12 jours et permet d’obtenir les brevets requis par la DGTA. Pour un baptême (30-60 minutes de vol avec briefing) comptez 150 euros. Une formation complète vous reviendra à plus ou moins 2 000 euros.

Infos : 0498 41 05 81 ou www.luxparagliding.com ou Facebook