Emy Lamort, aussi forte en athlé qu'en dictée
Moins d’un an après son premier triple-saut, Émy Lamort est déjà championne nationale. Il y a quatre ans, elle avait remporté la dictée du Balfroid.
Publié le 24-02-2022 à 17h50
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Un sixième essai de rêve, plutôt inattendu, après un concours où elle avait plafonné jusque-là à 11,04 m et à 1 cm de son record. En retombant à 11,30 m sur sa dernière tentative, après avoir mordu sur les deux précédentes, Emy Lamort a mis tout le monde d'accord le week-end dernier, pour décrocher son premier titre national, en scolaires. Un dénouement un peu dingue, quand on y pense, puisque l'athlète de l'AC Dampicourt a ainsi amélioré d'un seul coup son record au triple-saut de 25 cm. Malgré une prise de risques réduite à sa plus simple expression. "Comme j'avais mordu juste avant, j'ai voulu assurer, commente la citoyenne de Vance. Je crois que je n'ai même pas touché la planche. Mais j'étais relâchée parce que je n'avais plus rien à perdre."
Faites le compte: la planche en plus et c’est donc quasiment 11,50 m qu’Emy a dans les jambes. Moins d’un an seulement après avoir effectué son premier triple-saut. Trois ans à peine après avoir débuté dans l’athlétisme.
Lauréate du Balfroid
Un an plus tôt, en 2018, Emy s'était distinguée d'une tout autre manière, en signant un sans-faute à la finale provinciale de la dictée du Balfroid. À Gand samedi, malgré deux fautes, elle s'est donc imposée aussi. "Mais je préfère de loin ce succès sur la piste, sourit l'élève de la Communauté Saint-Benoît à Habay. Parce que l'athlétisme, c'est une vraie passion. Je ne peux pas en dire autant pour les dictées..."
C'est un peu par hasard qu'elle a débarqué sur la piste dampicourtoise. "J'allais aux allures libres avec mon père. Il connaît un des entraîneurs de l'ACD, Olivier Gillet, qui m'a proposé de rejoindre le club. J'y suis allée, avec ma voisine, Romane Olimar. Au début, je ne m'entraînais qu'une fois par semaine parce que je privilégiais encore la gym (NDLR: à Hachy et à Messancy, avec un titre provincial à la clé). Mais j'ai arrêté la gym quand le Covid est arrivé, on ne pouvait plus s'entraîner. Je préfère l'athlé. La gym, c'est un peu trop de rigueur, on n'a pas droit à l'erreur. Au triple, je peux l'emporter malgré deux sauts mordus."
Comme sa voisine, et vu son passé de gymnaste, elle aurait pu opter pour la perche. "J'ai essayé, mais j'ai pris deux fois la barre dans le dos; il y a comme un blocage désormais", avoue-t-elle.
D'abord sur les sprints et la longueur, elle est passée sur le triple en mai dernier, sur les conseils de Jacques Lucas, son entraîneur. "Il sentait que j'avais les capacités, poursuit-elle. J'ai accroché d'emblée."
Et progressé rapidement: 9,89 m en juin pour son premier concours; 10,94 m en septembre, meilleure performance belge en cadettes; 11,05 m fin janvier et 11,30 m récemment. À ce rythme, elle peut rêver du record provincial de la catégorie (11,63 m). "Je ne sais pas trop où je suis allé chercher ce dernier saut à Gand, conclut-elle. Mais je vais essayer de reproduire ça à l'entraînement et de m'améliorer encore."