La Gaume, «période Atlantique»
Anne Cahen a réservé la primeur de sa découverte cet été aux lecteurs de la Chronique des Musées Gaumais, (Bulletin semestriel numéro 242), mais l’archéologue est occupée à rédiger un article scientifique plus complet sur la question, qui paraîtra en 2020.
Publié le 20-08-2019 à 06h00
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«Je vais aussi publier une contribution sur les fouilles entreprises dans les années 80 avec Gérard Lambert, l’ancien conservateur du Musée gaumais, aux fortifications romaines de Château-Renaud, près de Croix-Rouge, là où l’on avait trouvé la fameuse statue Cupidon. Cet article sur Château-Renaud paraîtra fin 2019», précise Anne Cahen.
Le pollen avait parlé
Comment est-on parvenu à analyser aussi finement au radiocarbone des particules de bois extraites du site de la tranchée des Portes?
L’analyse de bois retrouvés dans les trous de pieu ayant servi à construire la palissade n’était plus possible car ces bois se présentaient sous la forme de fibres blanchâtres moisies et ne pouvaient plus être soumis à l’analyse radiocarbone ou carbone 14, la méthode de datation la plus répandue en archéologie. Par contre, quelques charbons de bois avaient été recueillis dans les structures défensives et trois échantillons sur sept, analysés au carbone 14, ont pu attester que le rempart remontait à 4 000 ans avant J-C.
«Ce qu'il y aussi d'extraordinaire, poursuit Anne Cahen, c'est que le palynologue de Louvain, Jean Heim, a eu raison avant tout le monde. Il avait fait des prélèvements de terre en 1981 à la tranchée des Portes pour l'identification des pollens. Et ses analyses avaient conclu à la construction du rempart à la période Atlantique, un biotope en Gaume caractérisé par un climat frais et humide, dans lequel s'inscrit le néolithique moyen»