Rallye de la Famenne: le papa de Zoé, 14 ans, blessée, fustige l’organisation
Quatre personnes placées dans une zone interdite ont été fauchées par un pilote à Lamsoul. Le papa de Zoé, 14 ans, hospitalisée, en veut à l’organisation.
- Publié le 21-08-2023 à 19h04
- Mis à jour le 22-08-2023 à 16h12
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On a frôlé le drame ce dimanche au rallye de la Famenne. Peu avant midi dans la spéciale-show de Lamsoul, la Peugeot pilotée par Nicolas Franckx sort de la route et vient percuter le groupe de spectateurs placés dans une échappatoire, c’est-à-dire une zone interdite.
Après avoir été prises en charge sur place, les victimes seront transférées à l’hôpital de Marche. Trois d’entre elles pourront en sortir assez rapidement après avoir été soignées pour diverses contusions ou brûlures. Quant à la plus gravement touchée, Zoé Hela, jeune fille de 14 ans, si le pronostic vital n’est pas engagé, les blessures sont plus sérieuses. Transférée au Mont Légia, elle y passe des examens montrant qu’elle est touchée à la rate, au pancréas et aux reins. "Elle se trouve aux soins intensifs pour deux ou trois jours, mais le pronostic est bon et elle va déjà mieux", explique soulagé son papa qui n’était pas sur place, mais ne peut accepter plusieurs éléments. "D’accord, le commissaire avait demandé que la zone soit dégagée, mais les gens sont restés en place et la course a quand même continué." Ce à quoi répond le président de l’écurie Bayard. "Il est bien notifié dans le rapport de police que le commissaire a voulu faire évacuer la zone. Des panneaux indiquaient bien que celle-ci était interdite au public, mais les gens aiment narguer et défier les commissaires, c’est devenu un sport national" rétorque Hugues Henrot.
"L’organisateur se dédouane"
Ce que le papa de Zoé a aussi du mal à digérer, c’est le fait que l’organisation reporte la responsabilité sur les seuls spectateurs. "Ils essaient de se dédouaner en remettant tout sur le dos du public, poursuit Franck Hela. D’accord, le commissaire leur a demandé à plusieurs reprises qu’ils dégagent la zone, mais quand il a vu que ça ne bougeait pas, il devait avertir la direction de course pour que la spéciale soit interrompue. Il n’a pas fait son boulot. Qui plus est, il n’y avait qu’une seule rangée de rubalise et celle-ci était trop près du parcours."
Ce à quoi, Hugues Henrot veut encore apporter une précision. "Les commissaires ont une licence de la fédération, mais ils ne sont pas assermentés et n’ont aucun pouvoir sur la voie publique contrairement à un policier. La seule solution qui lui reste est de faire appel au responsable de la spéciale qui lui peut revenir vers nous. Mais je le répète encore, si les gens ne veulent pas bouger, il ne peut pas grand-chose."
Le papa de la jeune fille blessée n’accepte pas non plus le fait qu’un diagnostic médical trop rapide ait été communiqué par la direction de course. "C’est un non-respect de leur part. Ils ont donné des nouvelles sans essayer d’en savoir plus." Ce que réfute encore Hugues Henrot. "Sur base du rapport de police et à l’occasion d’une réunion en cellule de crise, nous avons simplement communiqué que les protocoles vitaux des quatre victimes n’étaient pas engagés, sans donner plus de détails", ponctue Hugues Henrot.
Le rallye n’avait pas besoin de cela
De plus en plus fustigée par un nombre croissant d’opposants, la discipline en a encore pris un fameux coup sur la tête ce dernier dimanche. Et quand on frôle le drame comme cela a été le cas, cela amène encore un peu plus d’eau au moulin de ceux qui voudraient voir disparaître toutes compétitions sur route. Les amateurs de rallye peuvent heureusement encore compter sur des organisateurs motivés, mais qui ont de plus en plus de mal à mettre des épreuves sur pied et qui sont de plus en plus confrontés à d’autres difficultés comme le non-respect des mesures de sécurité. "Certains ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre que se placer derrière la première rubalise dans une échappatoire est interdit. Ils doivent se trouver derrière la seconde qui est placée des dizaines de mètres plus loin", explique Hugues Henrot.
Plus de présence policière sur les spéciales serait-elle la solution ? "Pas possible, estime le président de l’écurie Bayard. La police n’est pas là pour y assurer la sécurité et même quand elle est présente, certains individus qui se disent amateurs de rallye les défient. Ce qu’il faut, c’est interdire les buvettes le long du parcours."
Ultime solution, engager des agents de sécurité, mais financièrement cela est impossible.
Les beaux jours du rallye semblent bel et bien derrière nous.