Erezée: pas de preuve de nourrissage illicite de sangliers
Le juge acquitte le titulaire de droit de chasse et égratigne au passage le DNF
Publié le 07-03-2023 à 15h04 - Mis à jour le 07-03-2023 à 15h05
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L’octogénaire, se défendant sans avocat, n’était pas un gros chasseur. Mais pourtant, c’est devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau qu’il a eu à s’expliquer pour une infraction de chasse. Ce que le parquet lui reprochait sur base de constats du DNF ? Du nourrissage illégal de sanglier.
Car des restes de choux, poireaux, chicons avaient été retrouvés, en février 2020, sur une parcelle pour laquelle, il était titulaire du droit de chasse, dans la région d’Érezée. Or ces déchets peuvent être assimilés à du nourrissage dissuasif non-autorisé. Mais selon cette interprétation, ces restes de nourriture pouvaient au contraire attirer le sanglier. L’octogénaire avait déjà été pris en infraction de nourrissage en 2017
"Ne tournons pas autour du pot, le seul qui peut tirer avantage du nourrissage est monsieur, avait lancé le procureur Dimitri Gourdange. J’ai décidé de citer pour ces faits car à mon sens, les choses sont claires pour emporter la conviction d’un tribunal."
Mais le tribunal n’a… pas été convaincu. Le dossier présentait comme éléments pouvant laisser penser à une culpabilité l’antécédent de 2017 et le fait que le prévenu serait le bénéficiaire du nourrissage, en tant qu’ayant droit sur la parcelle.
"En dehors de tout autre élément, cela est manifestement insuffisant pour imputer l’infraction au prévenu, et il en sera acquitté." retient néanmoins le jugement.
Le prévenu avait aussi parlé d’une forme d’acharnement du DNF à son égard. Et détail piquant, le juge égratigne au final les agents du DNF.
" Le tribunal estime devoir relever que le rappel par les verbalisants de la déclaration faite en 2017 par le prévenu lors de l’antécédent mentionné, par laquelle il reconnaissait le fait de l’époque, pour tenter de convaincre qu’il est nécessairement l’auteur du présent fait, témoigne en tout cas d’un manque flagrant de recul de leur part." dit en toutes lettres l’un des attendus du jugement. À noter encore que le parquet réclamait une amende de 500 €, qui complétée des décimes, auraient été portée à 3 000 € au total.