Cour d'assises: "Des interactions de trois personnalités différentes"
Les témoins de moralité défilent au procès du meurtre d’Antoine Marchal devant la cour d’assises avant le début des plaidoiries
Publié le 21-03-2023 à 17h44 - Mis à jour le 21-03-2023 à 17h45
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Depuis le début du procès du meurtre d’Antoine Marchal devant la cour d’assises du Luxembourg, sa fille, Mélissa Sauvage, suscite les interrogations. À 34 ans, elle doit répondre du meurtre de son père, avec son ex-compagnon Renaud Dessart et un copain Fabrice Duchesne.
Le trio s’était rendu chez la victime, le 31 août 2020, à Bomal. Celui que l’on surnommait Tarzan aurait été violemment battu.
Si Mélissa Sauvage dit qu’elle aimait son père, elle l’accusait aussi de fait de mœurs dont elle aurait été victime plus jeune. Tout comme elle dit avoir reçu des confidences allant aussi en ce sens de sa jeune sœur, âgée de 13 ans, née d’une autre relation de son père. Le 31 août 2020, Mélissa Sauvage explique qu’elle voulait des aveux de son père. Mais les choses avaient mal tourné. Chacun des accusés se renvoyant en quelque sorte la balle. Quant aux abus, ils n’ont jamais été établis par la justice.
Et ce mardi, plusieurs témoins de moralités ont été entendus pour éclairer la cour et le jury sur la personnalité de Mélissa Sauvage. Une accusée déjà décrite par sa propre mère comme "une fille attentionnée". Des connaissances la présente comme une personne "gentille", passionnée par les chevaux.
"Cela se passait super bien avec son père"
Celle que Mélissa Sauvage considère comme sa meilleure amie, entendue mardi, est venue confier qu’elle n’avait jamais vraiment entendu parler des abus dont Mélissa Sauvage dit avoir été victime. "Avant qu’elle n’aille en prison (NDLR: en détention préventive) suite à la mort de son père, elle ne m’en a jamais parlé.", confie la meilleure amie de Mélissa Sauvage, expliquant aussi qu’elle s’entendait bien avec Antoine Marchal.
"Cela m’a surpris qu’elle se retrouve en prison car cela se passait super bien avec son père, a aussi témoigné cette amie. Et si j’étais certaine qu’elle avait quelque chose à voir avec tout cela, je serais la première personne à ne plus lui adresser la parole. Je pense que c’est un truc qui a dérapé."
Et à une question de l’avocat général sur ce qu’elle pense de la jeune sœur de Mélissa Sauvage, la témoin parle d’une adolescente "menteuse ".
Un témoignage qui amené à une réaction de l’accusée elle-même via son avocat Me Dimitri De Coster.
"Ma cliente me dit que lorsque les gens s’entendaient bien avec son père, elle ne parlait pas des attouchements", a exprimé le conseil.
Une autre connaissance de Mélissa Sauvage, entendue aussi comme témoin mardi, estime qu’elle "avait besoin de gens pas fiables pour faire le sale boulot".
"Renaud Dessart était fou amoureux"
Lors des débats sur la culpabilité, les rôles de chacun feront l’objet d’arguments et de contre-arguments lors des plaidoiries.
"Une chose peut se dégager: Renaud Dessart était fou amoureux de Mélissa Sauvage", a déjà commenté, Me Dorothée Kauten conseil de Renaud Dessart à l’issue des témoignages des connaissances de Mélissa Sauvage.
L’avocat du troisième accusé, Fabrice Duchesne, Me Luc Balaes y est déjà allé de son commentaire annonçant les futurs débats. Et de s’adresser au jury: "Vous mettrez ces enquêtes de moralité en parallèle avec les expertises psychologiques et psychiatriques. Il faudra nous pencher sur des interactions de trois personnalités différentes."
Les derniers témoins de moralités seront entendus ce mercredi.