Interpellation citoyenne à Porcheresse pour des arbres et haies de qualité
Le collectif citoyen "Les Petites Voix"' s'est exprimé mardi soir lors de la séance du conseil communal de Daverdisse
Publié le 17-05-2023 à 13h14 - Mis à jour le 17-05-2023 à 13h31
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Tout est parti de l’étonnement de riverains de la rue de Redu à Porcheresse (Daverdisse).
À Pâques 2022, des travaux de nettoyage des talus de cette rue arborée ont été entrepris ainsi qu’un recépage des haies (coupe franche).
À l’automne dernier, nouvel étonnement car une vingtaine d‘arbres ont été marqués à abattre par le DNF en vue d’une vente de bois de chauffage communale.
Un collectif citoyens "Les Petites Voix" s’est alors mis en place pour défendre notamment la végétation de cette rue. Le lot en question sera finalement retiré de la vente après que le collectif ait interrogé le DNF tout en interpellant en parallèle la commune. Enfin en février dernier, des travaux de coupe de haie ont été entrepris en haut de la rue de Redu.
Des arbres sains
Et ce mardi soir, c’est devant le conseil communal de Daverdisse que "Les Petites Voix" ont voulu obtenir des explications du collège par le biais d’une interpellation citoyenne, présentée par l’une de ses membres, Anne De Vlaminck.
Celle-ci a évoqué une forme de questionnement et d’incompréhension. "À l’exception de quelques sujets, ces arbres et haies sont tout à fait sains, offrent une belle frondaison, sont anciens et relèvent du patrimoine, opèrent une protection contre l’érosion des sols et l’écoulement des boues, offrent maillage, abri et nourrissage à de nombreuses espèces, dont des espèces protégées de chauves-souris", note Anne De Vlaminck en parlant d’atout en termes de biodiversité.
Mais plus généralement, "Les Petites Voix" s’interrogent sur le cadre légal et sur l’existence ou non de permis pour ces opérations. Une rencontre a aussi été organisée avec le collège communal. Selon les explications obtenues par le collectif, il serait question de sécurité et d’avaloirs bouchés.
L’interpellation évoque des contacts, avis et décisions "sans trace écrite" alors que le DNF a marqué des arbres. Une autre situation est aussi déplorée, à savoir l’abattage de 40 arbres considéré comme remarquables à la rue du Trou du Loup à Daverdisse.
L’interpellation visant dès lors à connaître la politique du collège "en matière de gestion des arbres, alignement d’arbres et haies existantes" dont notamment les éléments considérés comme remarquables.
Le bourgmestre se retranche derrière le DNF
Le bourgmestre Maxime Léonet s’est chargé de la réponse mais… en lisant surtout un courrier de la cheffe de cantonnement DNF de Libin territorialement compétente pour Daverdisse.
En voici les grandes lignes. La cheffe de cantonnement reconnait que le lot de la rue de Redu a été retiré de la vente en octobre 2022 pour "éclaircissement de la situation". Début de ce mois d’avril, 3 arbres ont finalement été marqués pour un abattage préconisé car jugés "dangereux" par le DNF. 17 autres subiront seulement une taille de branches.
Concernant la haie de la partie supérieure de la rue de Redu, la responsable du DNF évoque une demande de régularisation de la situation avec compensation.
Par contre pour la rue du Trou du Loup à Daverdisse, la cheffe de cantonnement admet une erreur de ses services qui ont cru que ces arbres étaient en zone forestière et qu’un permis d’urbanisme aurait dès lors été nécessaire. Une demande de régularisation est là aussi en cours.
"Le préjudice est là quelle que soit la compensation éventuelle"
Après avoir lu la réponse du DNF, le bourgmestre a aussi dit déplorer certaines choses.
"Ce dossier emblématique et votre question nous permettent de mettre en avant la difficulté pour un collège de se voir indirectement tenus responsables de services extérieurs", réagit le maïeur.
Et de poursuivre: "Car nous n’avons pas à nous défendre d’actes que nous n’avons pas posé même si on peut comprendre que pour des considérations politiques locales, cela peut arranger certains d’essayer de nous refiler le valet de pique."
Une réponse à laquelle Anne De Vlaminck dit s’être attendue: "Admettons que par les rouages des administrations concernées, des permis et régularisations soient finalement obtenus par la commune, nous sommes en droit de douter de leur justesse, estime-t-elle. Une fois les arbres et les haies coupés, il est trop tard, le préjudice est là quelle que soit la compensation éventuelle."
Le collectif "Les Petites Voix" dit aussi ne pas voir de réponse concernant la position du collège sur la gestion des arbres sur la commune.