Un Gaumais de 21 ans devant la justice : "Je n’arrêterai pas de me droguer"
Un jeune de Chiny se drogue avec la bénédiction de parents qui admettent que cela le calme. Une peine de travail de cent heures est requise.
Publié le 25-05-2023 à 21h09 - Mis à jour le 25-05-2023 à 21h10
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Un jeune de 21 ans du nord de la Gaume, dans la région de Chiny, s’est présenté un peu trop à l’aise devant le tribunal correctionnel d’Arlon présidé par le juge André Jordant. Là où habituellement, les prévenus sont penauds à l’idée de se retrouver devant les instances judiciaires, alors que pour d’autres, c’est la colère contre la justice et le monde entier qui ressort. Le prévenu s’est, lui, installé à la barre avec la même décontraction que s’il était devant un préposé des postes dans son guichet.
"Quand j’étais petit, j’avais beaucoup de problèmes psychologiques, explique-t-il posément au juge. J’ai commencé par du cannabis, puis de la cocaïne. Encore aujourd’hui, je vis chez mes parents et ceux-ci comprennent que je prenne de la drogue pour me calmer. Je me suis mis à revendre de la drogue pour ‘‘consommer gratuit’’." À la question de savoir s’il comptait arrêter, le jeune Chinien a répondu "qu’il avait bien essayé, mais que c’était difficile, qu’il voulait bien diminuer un peu, mais que stopper, c’était impossible".
Les précédentes condamnations n’ont servi à rien
Le 2 juin 2022, les policiers ont intercepté sa Seat Ibiza. Il était au volant alors qu’il était déchu de son permis de conduire et en étant sous influence.
Dans la voiture, les policiers ont saisi du cannabis, de l’argent visiblement venant de ventes diverses et son GSM où de nombreux numéros de personnes connues comme étant des consommateurs, étaient répertoriés. La perquisition qui a suivi à son domicile a permis de saisir d’autres quantités de drogues et du matériel de conditionnement.
"Il a déjà été condamné à une peine de travail pour avoir conduit sous influence de stupéfiants. Il ne l’a pas effectué, constate la substitute du procureur du roi Florence Ricci. Il n’a pas respecté les conditions probatoires qui lui avaient été imposées. Il a stoppé son suivi médical, n’a pas produit les tests urinaires qu’il avait promis et il a reproduit les mêmes infractions. C’est un peu logique vu qu’il continue à affirmer qu’il continuera à se droguer quoi qu’il arrive."
L’avocat du prévenu, Me Dimitri De Coster, a insisté sur l’enfance difficile de son client, qui a connu les institutions spécialisées quand il était mineur. "Il a été incarcéré pendant un mois. Sa voiture a été saisie et vendue, rappelle l’avocat. C’est déjà une fameuse punition". Le ministère public a justifié du jeune âge du prévenu pour ne pas avoir la main trop lourde. Mme Ricci a requis une peine de travail complémentaire de 100 heures et l’amende minimale imposée par la loi pour ce genre de délit.
Le jugement sera rendu le 28 juin.