VIDÉO | Le loup de Servais en guerre contre les éoliennes à Muno
Jean-Claude Servais clôt son diptyque consacré au loup par un album qui se veut engagé pour la nature avec Muno comme décor principal.
Publié le 22-09-2021 à 16h21
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Avec ce 2e tome Le Loup m'a dit, Jean-Claude Servais met un terme à une aventure centrée sur ce canidé qui lui sert de fil rouge pour attirer l'attention sur les enjeux climatiques et environnementaux. Le projet d'implanter des éoliennes à Muno n'est pas étranger à ce scénario inédit, car un peu politique quand même.
Jean-Claude Servais, ce tome Le Loup m’a dit, qui conclut cette histoire consacrée au loup; que nous dit-il en fin de compte?
Que les enjeux économiques ne doivent pas prendre le dessus sur les gens et la nature. Vous savez, la finance soi-disant verte, n’a rien de vertueux ni d’écologique. Elle ne voit que le rendement et le profit. Quand j’ai commencé cette histoire de loup voici deux ans, on parlait bien sûr des enjeux environnementaux, du climat, des énergies renouvelables, du nucléaire. Avec ce qu’on a vécu depuis, c’est encore plus urgent aujourd’hui.
L’histoire a le village de Muno comme décor et spécialement son superbe site naturel qu’est la Roche à l’Appel. S’il n’y avait eu le projet d’éoliennes, en serait-il ainsi aujourd’hui?
Oui, parce que j’avais envie de placer mon histoire dans ce village qui n’est pas exceptionnel en soi, mais qui est dans une vallée et une nature extraordinaire. À part le prieuré, il n’y a pas de maisons qui sortent du lot, mais ce village a du charme. J’ai écrit le scénario, voici deux ans, quand le projet éolien est arrivé.
Servais et le combat écologique: «Ce n’est pas un album politique»
Du coup, cela a changé le scénario que vous aviez en tête?
Non, cela a juste allongé l’histoire.
C’est un album politique ou engagé?
Engagé à fond pour la nature. D’ailleurs, j’ai demandé à des défenseurs de la nature d’écrire des textes qui sont dans l’album. Il y a Félicien Bogaerts, ce jeune militant ‘écologue’; Valérie Cabanes, juriste française défenseuse des droits de la nature ou encore Thierry Hance, prof de biologie et écologie à l’UCLouvain et qui signe le dossier en fin d’album. Je constate que depuis 2 ans, on n’a plus de nouvelles du projet éolien de Muno, grâce sans doute aux chauves-souris qui vivent dans le tunnel de l’ancienne voie de chemin de fer de Sainte-Cécile. Mais bon, je ne suis pas anti-éolien. Je suis d’accord qu’on place ces machines aux endroits adéquats et pas n’importe où contre la volonté des gens.
Et le loup là-dedans?
Il est important puisqu’il est le miroir de nos peurs. Il est essentiel à l’équilibre naturel et il ne sera jamais une menace pour nous, mais un exemple de respect de la nature. Et ceux qui croient qu’il pourrait pulluler chez nous se trompent. Il faut un respect mutuel entre l’homme et le loup.
Le Loup m’a dit, tome II, par Jean-Claude Servais, chez Dupuis, collection Aire Libre, 76 pages couleurs, 17,50€.
Pour connaître toute l’actu Servais, il y a un nouveau site: www.jc-servais.be