Une Gaumaise confinée près de Milan
Ariane Farinelle, de Chiny, vit et travaille près de Milan. Elle raconte le confinement et la situation en Lombardie.
Publié le 20-03-2020 à 06h00
Ariane Farinelle, originaire de Chiny, vit et travaille dans la région de Milan, depuis près de trois ans. Elle habite au nord de la ville italienne, à Varese.
Elle est entrée, tout comme les Italiens, dans sa seconde semaine de confinement. La Gaumaise, directrice faisant fonction de l’école européenne de Varese, nous explique comment elle vit la situation et comment les Italiens s’adaptent, alors que nous, en Belgique, entamons seulement, depuis mercredi midi, un confinement moins contraignant.
« Cela a été un gros choc pour les Italiens, avance Ariane Farinelle. C'est un peuple qui aime le contact. Les Italiens prennent un café le matin au café, et même chose le soir. Le pays, très bruyant, est devenu très calme du jour au lendemain. On ne voit quasi plus de véhicule sur les routes, sauf les ambulances. Tout cela entraîne un climat de tristesse et de peur. On le ressent très fort. Les gens sont désœuvrés.»
«Ici, les gens ont peur de mourir»
En Italie, les mesures de confinement total sont assez bien respectées. «On peut sortir pour aller dans le magasin d'alimentation le plus proche, et uniquement le plus proche, et pour le travail, quand le télétravail n'est pas possible, c'est tout. Tout le monde écoute et suit les règles, avance Ariane Farinelle. D'un seul coup, les Italiens se sont montrés obéissants. Il faut dire qu'ici, les gens ont peur de mourir.»
L'Italie a dépassé le cap des 3 000 morts du coronavirus. Et la Lombardie, région dans laquelle vit Ariane Farinelle, est l'une des plus touchée. «Plus personne ne se rapproche, les gens conduisent avec un masque et des gants, relate la Gaumaise. Cela va faire trois semaines que les commerces sont fermés. Devant les magasins d'alimentation, les gens font la file en respectant les distances de sécurité. »
Pour Ariane Farinelle, il n'est pas facile de vivre ces moments, loin de ses proches. « Rester confiné, c'est dur, sentir sa famille loin, cela donne le vertige, d'autant plus que le virus est aussi en Belgique maintenant. Heureusement, il y a les réseaux sociaux. C'est une chance. Cela fait énormément de bien», confie-t-elle, même si le réseau internet a quelques défaillances en Italie, vu l'afflux massif de connexions. « On sait qu'on ne se verra pas pendant longtemps. Les retrouvailles n'en seront que meilleures, par après», positive-t-elle.