Violette est en deuil d’un de ses pères
Gérard Dewamme, d’Izel, vient de décéder à 65 ans. Il était le scénariste des «Tendre Violette» avec Servais dans les années 80.
- Publié le 31-12-2018 à 07h28
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Gérard Dewamme avait enfanté, il y a près de 40 ans, avec Jean-Claude Servais, ce personnage qu’est Violette. Violette la sauvageonne, la délurée; Violette, l’aventureuse, la mal embouchée; Violette, la belle, la rebelle; libertaire autant que libertine…
Dans la bande dessinée, bien avant que ce ne soit dans les mœurs, bien avant qu’on ne parle d’homoparentalité, bien avant que ça ne devienne un droit, on pouvait être deux hommes et avoir un enfant. Le faire même, le concevoir.
Violette, c’est littéralement le fruit du dessinateur Jean-Claude Servais et du scénariste Gérard Dewamme. Le fruit de leur rencontre et le fruit de leurs œuvres. Un fruit mêlant la douceur à l’âpreté. Un fruit éclatant!
Chacun y a mis du sien, chacun y a mis beaucoup de lui.
«C'était un partage», témoigne Jean-Claude Servais, qui insiste sur l'utilité de leur duo à ses débuts. Et plus encore sur sa qualité, sa richesse. «On était différent et si proche, tout à la fois. On allait de pair. J'aimais la force de ses dialogues, la justesse de son langage.»
Et Violette est devenue, après quatre albums et au fil des années, des décennies, des rééditions, une figure de la Gaume. Une icône, comme on dit maintenant. Mais, là encore, icône, c’est vraiment le mot!
Violette a marqué les esprits. Elle fait désormais partie du décor. Elle est inscrite dedans. On la remarque – et on la reconnaît – dans le paysage, ici ou là. Violette a dépassé Violette, dépassé le cadre de la bande dessinée. L’intraitable héroïne a pris le rôle inattendu d’ambassadrice. Elle porte la Gaume. Et elle la porte loin! Elle porte ses villages, ses visages, ses paysages, ses pierres, ses couleurs, ses saveurs, ses champs, ses rivières, ses forêts, ses dieux, ses diables, ses folies… Elle chante son bon air de liberté.
Née il y a 40 ans, Violette n’a pas changé. Violette n’en finit pas, n’en finira pas de vivre.
– Dors en paix, Gégé! Tu peux…!
Ta Tendre Violette est grande, maintenant. Bien installée.