Actif depuis 50 ans, le Saupont, à Bertrix, a toujours autant de projets

Le Saupont, entreprise de travail adapté verra bientôt son site de production doublé. Les investissements concernent aussi les nouvelles technologies.

Sébastien Étienne

Publié le 02-02-2022 à 06h00

Les exosquelettes devraient faire leur apparition sur la chaîne de production pour soulager le personnel. ©ÉdA

Avec un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros et un personnel comptant 371 collaborateurs, les Ateliers du Saupont, à Bertrix, affichent une bonne santé financière. Les 50 ans de cette entreprise de travail adapté, dont le personnel compte 70% de personnes en situation de handicap, auraient dû être célébrés en 2020 mais la pandémie en a décidé autrement. Mais c’est vers le futur que le Saupont regarde car 8 millions d’euros ont été investis ces trois dernières années pour lancer de nouveaux projets dont certains seront à découvrir dans les prochains mois.

Depuis deux ans, l’entreprise est dirigée par Étienne Genin, ancien de chez L’Oréal qui a notamment été directeur de l’usine de Libramont. Une expérience mise à profit pour Conpalux la branche du Saupont œuvrant en sous-traitance de firmes cosmétiques , y compris dès la mise au point de produits et jusqu’au conditionnement.

"Le Saupont est parfois vu uniquement comme un sous-traitant de L'Oréal ou beaucoup croient que nous ne faisons que mettre des produits dans des cartons", glisse Étienne Genin. Mais le Saupont compte en réalité plus de 60 clients internationaux, avec qui des clauses de confidentialité sont signées. "Il existe un véritable service à la carte, insiste le directeur du Saupont. Les clients viennent chez nous car il y a un service. Ils ne viennent pas en priorité car nous sommes une entreprise de travail adapté. Ceci dit, pour certains cela représente un plus." Pour rester compétitif, Conpalux bénéficie d'un investissement de 5 millions d'euros visant à étendre le site de production actuel devenant étroit, en doublant la capacité des unités de stockage et de fabrication. Le chantier est actuellement en cours et les nouveaux bâtiments devraient être occupés au printemps. Un parking de 200 places sera de plus aménagé, mettant fin au manque actuel en termes de stationnement.

Vers une industrie 4.0

Les responsables du Saupont entendent aussi présenter une industrie 4.0, c’est-à-dire faisant appel aux nouvelles technologies pour le bien-être de son personnel. Des exosquelettes, à savoir des squelettes externes de soutien, sont actuellement en test pour assister des travailleurs ou les soulager dans des tâches répétitives. En fonction des retours, l’achat sera envisagé.

"Cela pourrait aussi ouvrir des postes de travail à des personnes qui en sont exclues", estime Étienne Genin. Deux imprimantes 3D ont par ailleurs été acquises pour pouvoir confectionner directement sur place des pièces ou créer des outils. Si via sa branche Conpalux, le Saupont travaille en sous-traitance pour les autres, la pandémie aura permis de faire connaître sa propre marque Purethic de gels hydroalcooliques et désinfectants.

Dans cette foulée, l’entreprise planche à présent sur d’autres projets pour développer et commercialiser ses propres cosmétiques.