Aroma, un système pour manger local sans frontières au départ de Bertrix
Un système gagnant tant pour les producteurs que pour les collectivités: des produits locaux de qualité livrés dans le cadre de la Grande Région.
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Publié le 19-05-2021 à 06h00
Hier matin, une camionnette immatriculée en Belgique a traversé la frontière pour livrer sa marchandise à Villerupt (France). Mathieu Perreaux, responsable commercial de la coopérative En direct de mon élevage, a fourni sa marchandise (cette fois-ci des carbonnades ) à la cuisine du collège Théodore Monod.
Cette livraison s’inscrit dans le cadre d’une opération d’économie solidaire lancée par la Grande Région (province de Luxembourg, Meurthe-et-Moselle, Sarre et Grand-Duché), à travers le programme Intereg.
Ce projet, appelé Aroma (Approvisionnement régional organisé pour une meilleure alimentation), doté de fonds européens (56,5% sur un budget de 2,5 millions d’€), a pour but de développer une organisation transfrontalière d’approvisionnement par des producteurs locaux pour les restaurations collectives des écoles, des hôpitaux et des maisons de retraite.
Une étude a permis de constater que ce qui est consommé sur le territoire était très peu produit dans la Grande Région.
«C'est dû à une organisation inadaptée des filières, souligne Sophie Lewandowski, cheffe du projet Aroma.»
Les paniers transfrontaliers
Ce constat a poussé les responsables à mettre en place une action appelée «Paniers transfrontaliers».
L’idée est de mettre en contact des producteurs sélectionnés pour la qualité de leur production et les responsables de restaurations collectives.
Le département français de la Meurthe et Moselle, qui avait déjà initié un tel projet et qui subventionne les achats des productions bio et locales, a ainsi pu accroître fortement un système qui avait fait ses preuves, en multipliant les actions par cinq en cinq ans.
Du côté belge, peu de producteurs se sont lancés dans l’aventure.
«Comme nous avons pris le train en marche, regrette Sarah Pintus de la Halle de Han à Tintigny qui porte le projet comme chargée de mission pour la partie belge, et que nous ne disposions pas d'un réseau semblable à celui de nos partenaires français, nous n'avons pas pu vraiment développer ce partenariat en province de Luxembourg. La crise du Covid a en plus freiné notre élan. Mais à terme, nous comptons nous inscrire pleinement dans la création d'un organisme transfrontalier qui sera appelé à pérenniser le projet.»