Osons sortir de nos tranchées !
Ce 18 décembre, le Centre pour réfugiés d’Herbeumont a accueilli la Coluxam pour une journée de sensibilisation du public à l’immigration.
Publié le 23-12-2014 à 05h00
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La date du 18 décembre n’a pas été choisie par hasard puisqu’elle correspond à la Journée internationale des migrants. C’est au Centre de réfugiés d’Herbeumont que la Coluxam (Coordination luxembourgeoise Asile et Migrations) a accueilli enfants et adultes pour les sensibiliser à toute la problématique que constitue l’accueil des immigrés dans notre pays. Cent ans après la Première Guerre mondiale, la Coluxam propose de quitter les «tranchées mentales» où Belges et étrangers se réfugient de plus en plus souvent, mettant ainsi à mal le vivre ensemble.
Ateliers et informations
Durant cette journée, différents ateliers ont accueilli public et enfants venant notamment des écoles de Florenville et Herbeumont. Des ateliers destinés à aborder des thématiques telles que les guerres d’hier et aujourd’hui, les femmes dans la guerre et l’exil, les discriminations ou encore l’exode.
Des expositions ont présenté les escales et parcours d’un demandeur d’asile, «Les émigrants belges d’hier» ou «Vis ma guerre et mon exil».
Des roses et des photos de victimes ont été déposées par les enfants au mémorial «Cendres et Vie» dressé sur une placette d’Herbeumont construite à l’occasion du centenaire des événements d’août 1914. Moment de souvenirs émouvants en présence d’un public d’une centaine de personnes parmi lesquelles les autorités communales locales, le Président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Philippe Courard, les membres du centre de réfugiés.
Durant l’après-midi, une marche thématique a précédé un goûter aux saveurs du monde, lui-même suivi de la présentation et visite interactive du Centre Croix-Rouge. Animation musicale et soirée d’échange ont clôturé cette journée de sensibilisation.
«Venir chez nous, une chance?»
Jean-François Rasschaert et Mathieu Léonard de la Coluxam traduisent assez bien les objectifs et réalisations de leur organisation. «Se souvenir des souffrances passées, c'est bien. Mais si on ouvrait un peu notre horizon pour se souvenir des souffrances actuelles dans le monde qui nous entoure, propose le premier. Sur les forums de certains médias, on traite souvent ces migrants comme des animaux en parlant de parasites ou encore de cafards. Il faut sortir de «ces tranchées» où on est actuellement trop souvent replié, retranché sur soi.»
Pour le second, le constat est identique: «Pourquoi ces personnes tentent-elles de venir chez nous? Il faut combattre des idées reçues comme celle du sentiment qu'ils viennent profiter de notre système. J'invite le public à venir ici à Herbeumont qui est un centre ouvert pour venir constater les véritables raisons qui les poussent à partir de leur pays et en même temps se rendre compte de ce qu'est l'accueil que nous leur réservons dans un centre tel que celui-ci.»
Et c’est lors d’un atelier où chaque enfant est invité à se découvrir dans une boîte-miroir avec la question: «Es-tu prêt à quitter ton pays en guerre et les tiens pour un autre pays?», qu’on mesure mieux les réalités du problème de l’immigration.