Triste festival de plastiques déchiquetés le long de la route Mont-Wardin: qui en cause ?
Une partie de la route Mont-Wardin a été polluée par une pluie de déchets plastiques. Un problème qui n’est pas encore réglé.
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- Publié le 09-06-2023 à 10h50
- Mis à jour le 09-06-2023 à 10h51
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La vision a pu surprendre autant que déprimer, encore plus à l’heure où l’écologie est érigée en fer de lance sur bien des fronts. En fin de semaine dernière, une portion de la route Mont-Wardin a vu une pluie de plastiques déchiquetés s’étendre le long de la route et dans les champs avoisinants, après le passage d’une machine tondeuse le long de la chaussée.
Un triste spectacle touchant, plus précisément, la zone de 500 m environ qui a récemment fait l’objet d’un chantier pour aménager les accotements, par la société Lambert.
De quoi provoquer la colère de plusieurs riverains et habitués des lieux ! Un énervement d’autant plus légitime qu’ils avaient alerté tant la société bastognarde que la Commune voilà un mois (lors de la réunion d’information concernant les carrières sur les roches), sur la présence de déchets plastiques à cet endroit.
Des déchets, ancrés dans la terre depuis la fin du chantier, qui ont donc volé en mille (et bien plus) morceaux lors de la tonte des bas-côtés.
Comment en est-on arrivé là ?
Du côté des riverains, certains pointent l’entreprise Lambert du doigt, arguant que ces plastiques ont été amenés dans les remblais de la société bastognarde. "Je n’en ai jamais vu avant à cet endroit et ils sont apparus quand l’entreprise a terminé son chantier, note Ludovic Julien, un Bastognard habitué à s’y promener. Il y en a une quantité astronomique. Tout cela fait peur quant à la rigueur et au respect de l’environnement de cette société, qui gère aussi les carrières sur les roches…". Cela avec en arrière-pensée également, la condamnation en 2019 de cette même société Lambert, entre autres, pour des remblais pollués.
Mais celle-ci se défend de ces accusations. "Il n’y a jamais eu d’apport extérieur de terres ici, assure Stéphanie Lambert, administratrice de la société bastognarde. C’est en terrassant le long de la route que ces plastiques sont apparus, ils étaient donc déjà sur le site." Mais ils n’ont pas été déblayés à ce moment-là. "Le cahier des charges ne comprenait rien sur d’éventuels déchets présents et leur évacuation, nous l’avons respecté à 100%", soutient Stéphanie Lambert. Le bourgmestre Benoît Lutgen confirme avoir été interpellé et avoir écrit à l’entreprise pour signaler le souci, ajoutant que "ce n’est pas acceptable d’avoir recouvert ça, le bon sens aurait dû prévaloir et les retirer. Mais en effet, les sondes n’ayant pas détecté de plastique, il n’y avait rien concernant cela dans le cahier des charges. Nous avons pris contact avec la société, dont je ne doute pas du sérieux, pour arranger cela."
Mais les déchets sont donc restés sur place avant d’exploser au moment de la tonte. Celle-ci a été réalisée par un prestataire externe à la Commune qui n’a pas vu ou voulu voir la pluie de déchets qu’il provoquait. "C’est pour le moins inacceptable de tondre ces plastiques", déplore le bourgmestre, qui compte prendre contact avec le prestataire.
Depuis lors, interpellée par un citoyen, qui a déposé une plainte auprès de la police de l’Environnement, la Commune a envoyé des ouvriers communaux sur place pour ramasser un maximum de déchets. Preuve de l’importance de la pollution, c’est plus d’une dizaine de sacs qui ont été évacués.
Quoi qu’il en soit, l’endroit est toujours pollué par les déchets restés dans la terre. Une nouvelle réunion est prévue entre la Commune et la société Lambert Frères pour trouver une issue et décider qui prend en charge ces frais. "Ce devrait être réglé lors de notre prochaine rencontre, il ne faut pas laisser la situation comme ça de toute façon, reconnaît Stéphanie Lambert, qui précise que, globalement, les relations avec l’administration communale sont sereines, avec une ouverture et un dialogue des deux côtés."