Un dealer à Bastogne héberge des Tunisiens eux aussi dealers
Cédric Leyder, 39 ans, de Bastogne, vient d'être condamné deux fois par le tribunal correctionnel de Neufchâteau pour ces trafics de stupéfiants.
Publié le 25-01-2023 à 07h00
:focal(545x374:555x364)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/YM4LKVVFMVFQFH4BWTN5NOKJIE.jpg)
Cédric Leyder, 39 ans, de Bastogne, a déjà été condamné à six reprises pour des délits liés à la drogue.
Devant le tribunal de Neufchâteau il vient de comparaître de nouveau à deux reprises pour deux dossiers "stups".
Tout d’abord, en juin 2021, la police constate que des consommateurs viennent s’approvisionner dans l’appartement qu’il loue avec sa copine, rue des Remparts à Bastogne.
Il y héberge deux Tunisiens, eux-mêmes dealers.
Alors que la substitut du procureur, Charlotte Saint, est convaincu que Leyder vend de l’héroïne comme les Tunisiens et réclame 3 ans d’emprisonnement contre le Bastognard au vu de son casier judiciaire imposant, l’avocate du prévenu, Me Jacqueline Petit, estime qu’il n’y a aucune preuve qu’il s’est livré au trafic d’héroïne.
"La perquisition a certes permis de retrouver chez mon client des résidus de cannabis et des traces de consommation d’héroïne, mais aucun argent ni produits conditionnés. Il n’a fait qu’héberger ces Tunisiens qui étaient à la rue, rien ne prouve qu’il a vendu lui-même " conclut l’avocate. Elle réclame l’acquittement ou alors une peine de probation autonome.
Condamnations ce mardi
La juge Carine Thomas a rendu son jugement ce mardi.
Elle estime, au vu des nombreux témoignages recueillis, que Cédric Leyder a bien vendu de l’héroïne, mais à des quantités limitées, pour sa propre consommation.
Aussi le Bastognard, actuellement détenu à la prison de Marche, se voit condamner à une nouvelle peine de 15 mois de prison et 8 000 € d’amende, avec un sursis pendant trois ans pour tout ce qui excède la détention préventive et pour 7 200€ d’amende.
Le Tunisien poursuivi, Ousama Shaari, 25 ans, lui aussi actuellement incarcéré, écope d’une peine de 10 mois de prison et 8 000 € d’amende, avec également un sursis de 3 ans pour tout ce qui excède la détention préventive et un sursis pour 7 200 €.
3 ans pour d’autres faits de drogue en 2020 à Bastogne
Nous vous parlions d’un 2e dossier.
Cédric Leyder a fait opposition par ailleurs d’un autre jugement rendu par défaut en janvier 2022, le condamnant à 36 mois de prison, pour trafic de cocaïne et de cannabis, de juin à décembre 2020, dans son appartement de Bastogne.
Un trafic déjà mené par… des Tunisiens.
Leyder a pu se défendre le mois dernier devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau.
Il dit avoir hébergé ces Tunisiens qui étaient à la rue. "Ils ont commencé un trafic chez moi, m’ont mis la pression", explique-t-il.
Il aurait été obligé de quitter son appartement et de loger ailleurs…
Le substitut Pierre d’Huart s’est montré plus que sceptique face à ces explications. C’est que prêter son logement à des Tunisiens en séjour illégal pour y vendre des stups est le modus operandi habituel du Bastognard.
"J’ai de gros doutes quant à la volonté de monsieur de s’amender", a affirmé le représentant du parquet, demandant le maintien des 36 mois de prison.
Trois ans, c’est la peine prononcée par le tribunal contre Cédric Leyder dans ce second dossier.