Foire de Libramont: produire plus de lait, ce n’est plus tendance
Le prix du lait s’avère des plus intéressant, mais les prix des matières premières flambent. Ludovic Rob (Hotton) reste prudent sur l’avenir.
- Publié le 29-07-2022 à 17h29
- Mis à jour le 29-07-2022 à 17h30
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" O n l’attendait vraiment, ce concours". Le Hottonais Ludovic Rob avait le sourire hier matin aux abords des rings. En présentant ses deux génisses, il a retrouvé le plaisir de la Foire."C’est toute une préparation durant plusieurs semaines au niveau de l’alimentation notamment. Il faut voir si elles sont trop grasses, trop maigres, et ajuster la nourriture. Il faut aussi les laver. Et finalement, je suis satisfait de mes 2eet 3eplaces. Je suis sans doute encore un peu jeune; il faut au moins une génération pour décrocher des résultats dans les concours. J’ai bien vendu deux ou trois taureaux à la suite de mes participations précédentes, mais ce n’est pas pour cela qu’on est à la Foire. On est vraiment là par passion. Je n’ai présenté que mes deux meilleures. Il n’est pas question de venir avec vingt bêtes."
L’éleveur famennois se félicite aussi de la participation aux concours."Il y a plus de cinquante animaux d’inscrits alors que les autres années, pour le concours holstein, on en présentait généralement entre vingt et trente. On voit des nouveaux venus. Et on remarque qu’il y a surtout des jeunes. Les vieux ne sont plus mordus par la passion de la génétique. C’est pourtant un travail de patience."
Un bon prix, mais des coûts qui explosent
À 25 ans, le jeune agriculteur a repris la ferme familiale depuis trois ans avec un prix du lait qui est sur une pente positive pour l’instant, dépassant 0,53 € voire 0,57 € le litre alors qu’il avait chuté un moment à quelque 0,18 €.
"Le prix est tout à fait intéressant en effet, mais les engrais sont passés de 180 à 650, le soja de 220 à 650, analyse encore M. Rob. Il faut donc vraiment que le prix se maintienne quelques années pour pouvoir rembourser ses investissements. Sinon, on verra encore des fermes s’écrouler."
Les producteurs laitiers sont aussi touchés actuellement par la sécheresse qui se profile."Je ne soigne pas encore en prairie, mais il faudra absolument de l’eau pour la semaine prochaine. Cela risque de toucher aussi la qualité du maïs par exemple. Qu’il soit haut n’a pas d’intérêt, on préfère avoir de la qualité au niveau des carottes."
L’éleveur voit aussi une évolution dans les mentalités."Il y a bien sûr toujours moyen de produire plus, mais ce n’est plus la tendance. De mon côté, je ne suis ni pour ni contre le bio, mais sans être dans cette filière, on peut aussi compter sur un suivi notamment par des agronomes. On est dans une agriculture raisonnée."
Après le passage dans le ring des concours, la Foire de l’éleveur pouvait se poursuivre d’une autre manière.
"On va aller partager son enthousiasme envers les concours chez Elevéo avec un esprit de fête dans la tête."